CBAO : 150 ans, et pas une ride

Créée en 1853 par Napoléon III, la Compagnie bancaire de l’Afrique occidentale fait figure d’acteur de premier plan dans le pays.

Publié le 13 mai 2003 Lecture : 2 minutes.

L’anniversaire va être célébré en grande pompe jusqu’à la fin de l’année : depuis le 8 mai, la Compagnie bancaire de l’Afrique occidentale (CBAO) fête ses 150 ans, un cas quasi unique sur le continent. C’est en effet par un décret impérial, signé par Napoléon III, que la banque est créée en décembre 1853, sous l’enseigne Banque du Sénégal (BDS). Cette « banque de prêt et d’escompte », au capital de 230 000 francs de l’époque, est dotée du pouvoir d’émission de billets au porteur. Parti de Saint-Louis, le réseau s’étend ensuite à Gorée (1867), puis à Rufisque (1899). L’institution connaît une expansion fulgurante et devient, en 1901, la Banque de l’Afrique occidentale (BAO), jouant le rôle de banque centrale dans la zone. Elle prend bientôt pied à Conakry en 1902, Porto-Novo (1903), Grand-Bassam (1905), avant d’étendre son emprise sur Lomé, Bamako et Brazzaville en 1925 et, enfin, Cotonou (1928). En 1960, elle dispose d’un réseau composé de trente-huit filiales africaines.
Une histoire mouvementée qui débouche, en 1965, sur la naissance d’un nouveau partenariat avec la First National City Bank of New York (l’actuelle Citibank, qui se retira en 1977) pour la création de la fameuse Banque internationale de l’Afrique occidentale (BIAO). Cette dernière connaît de graves problèmes de management avant d’être restructurée et sauvée. Mais certaines autres filiales du réseau BIAO sont purement et simplement liquidées. Ce n’est qu’en 1993 – à l’occasion de la célébration de ses 140 ans – qu’elle adopte la dénomination CBAO avec un capital de 9 milliards de F CFA, réparti entre le Groupe Mimran (75 %), des privés locaux (16 %) et l’État sénégalais (9 %).
Aujourd’hui, la banque fait figure d’acteur de premier plan au Sénégal : elle détient 13,9 % des parts de marché pour les crédits à la clientèle et 17,1 % des dépôts. L’an dernier, son total du bilan a progressé de 16 % pour atteindre les 189 milliards de F CFA (environ 280 millions d’euros). Son produit net bancaire a augmenté de 11,5 % pour franchir la barre des 14 milliards de F CFA, ce qui lui a permis de dégager un résultat net après impôts de 2,3 milliards de F CFA. Enfin, l’exercice 2002 a été bouclé en fanfare : la CBAO a été retenue pour assurer le financement de 30 milliards de F CFA pour le compte d’Ikatel Mali, la nouvelle filiale de la Société nationale des télécommunications (Sonatel) du Sénégal.

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