Anne Lerebours nous a quittés
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Anne, il y a vingt-cinq ans qu’elle était entrée aux Éditions du Jaguar, qui alors s’appelaient les Éditions J.A. Elle avait un peu plus de 20 ans, elle était géographe, c’était son premier job. Georges Laclavère, ancien directeur général de l’IGN (Institut géographique national, France), qui dirigeait la collection des atlas nationaux aux Éditions J.A., l’avait choisie pour être son assistante.
Pudique, secrète, forte mais fragile, elle était toujours apparemment d’humeur égale, même lorsque cela n’allait pas comme elle voulait. Devenue polyvalente dans notre petite maison, elle s’était peu à peu imposée, à la disparition de Georges Laclavère, comme la seule et vraie responsable du département géographie.
La vie, elle l’aimait très fort ; elle aimait les voyages, découvrir des pays lointains ; je crois même que c’est elle qui fut à l’origine des « déjeuners des éditions » que nous organisions de temps à autre, tous ensemble, autour de quelques plats et bouteilles de bordeaux qu’elle avait choisies et voulait nous faire goûter.
Elle aimait la vie, tellement que nous avons toujours pensé qu’elle serait invulnérable et qu’elle vaincrait cette maladie qui la taraudait régulièrement – et qu’elle affrontait avec courage et une apparente sérénité.
C’était quelqu’un de pas banal, Anne. Il y a trois mois à peine, elle est arrivée, nous annonçant calmement qu’elle allait devoir s’absenter, car ses analyses n’étaient pas très bonnes. C’était son cancer qui revenait, généralisé et foudroyant.
Elle nous a quittés le 4 mai. Son absence sera longue, nous ne cesserons de la porter dans nos coeurs, mais elle va nous manquer.
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