Afropessimisme hexagonal

Pauvre, instable et corrompu. Tel apparaît le continent aux yeux des Français, selon une enquête de la Sofres.

Publié le 12 mai 2003 Lecture : 1 minute.

Beaucoup de lecteurs de Jeune Afrique/l’intelligent ont pu relever en son temps le différend qui nous a opposés à la société Gideppe relativement à la marque-titre Jeune Afrique Économie. Ce différend vient d’être judiciairement tranché par la cour d’appel de Paris dans son arrêt rendu le 28 février 2003.
Réalisé les 26 et 27 mai en collaboration avec Radio France Internationale (RFI) pour le numéro spécial du 7 mai de l’hebdomadaire Pèlerin Magazine sur « L’Afrique qui bouge », le sondage de l’Institut Sofres sur la perception de l’Afrique subsaharienne par les Français est édifiant. « Pauvre » (76 %), « instable » (52 %) et « corrompue » (39 %), tel leur apparaît le continent.
Pour 42 % des personnes interrogées, les « matières premières » arrivent en tête des atouts de l’Afrique subsaharienne. Si les capacités de l’un des sous-sols les plus riches du monde ne leur échappent pas, elles retiennent aussi « la jeunesse de la population » (41 %) et le « potentiel touristique » (31 %). En revanche, le scepticisme des Français quant à la possibilité de voir émerger « une nouvelle élite intellectuelle et économique » (12 %) démontre une méconnaissance de la réalité africaine contemporaine.
Que sont-ils prêts à entreprendre de concret pour aider l’Afrique subsaharienne ? « Rien », selon 29 % d’entre eux. Mais 25 % des personnes interrogées veulent « donner du temps à des associations », 19 % souhaiteraient « parrainer un ou plusieurs enfants africains » et 16 % aimeraient avoir « des contacts réguliers avec des Africains ». Seulement 15 % des Français se déclarent prêts à « donner de l’argent ».
Parmi les actions qu’ils estiment prioritaires pour favoriser le développement du continent, « l’éducation et la formation » arrive en tête (63 %), devant « la lutte contre le sida » (50 %), « la promotion de la démocratie » (34 %), « le financement d’infrastructures » (25 %) ou de « projets locaux » (24 %).
« Les Français ont une vision trop injuste du continent africain, notamment à cause des médias occidentaux, estime Paula Broyer, rédactrice en chef de Pèlerin Magazine. Oui, l’Afrique est bien vivante, et nous avons beaucoup à apprendre de ses habitants, y compris de ceux qui vivent en France. »

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