Sénégal : Macky Sall face à Ousmane Sonko, deux styles aux antipodes pour un duel
Le Sénégal s’achemine-t-il vers un paysage politique sans opposition ? Macky Sall et Ousmane Sonko ont livré chacun leur vision, antagoniste, des événements qui ont fait vaciller le pays pendant plusieurs jours.
Jusque-là feutré, essentiellement cantonné aux deux dernières campagnes électorales – législatives en 2017 et présidentielle en 2019 -, le duel entre les deux hommes s’affiche désormais en prime-time. Lundi 8 mars, dans la soirée, Ousmane Sonko, président du parti Pastef-Les Patriotes, et Macky Sall, chef de l’État depuis 2012 et fondateur de l’Alliance pour la République (APR), se sont succédé sur les écrans des télévisions et sites Web sénégalais pour s’exprimer, chacun avec son style propre, sur l’embrasement de la capitale et de plusieurs grandes villes qui a secoué le pays en ce début de mars.
Entre les deux hommes, un point en commun : la nécessité de procéder par circonlocutions au sujet du dossier qui a mis le feu aux poudres. À peine sorti d’une longue garde à vue, Ousmane Sonko est en effet soumis à un contrôle judiciaire lui interdisant de s’exprimer sur l’affaire qui le vise, et qui est à l’origine de ce chaos inédit – une accusation de viols portée par une jeune employée d’un salon de massages qu’il fréquente -, laquelle fait peser sur lui un épée de Damoclès judiciaire susceptible de tuer dans l’œuf une carrière politique prometteuse. Quant à Macky Sall, son statut de chef de l’État n’est pas compatible avec le fait de réagir publiquement à une affaire dont la justice est saisie – séparation des pouvoirs oblige.
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