Paris-Kigali Rendez-vous manqués
Publié le 13 avril 2004 Lecture : 1 minute.
Au cours de la décennie écoulée, on a minutieusement guetté les moindres signes de réchauffement entre Paris et Kigali. Mais l’histoire récente des relations franco-rwandaises est parsemée de rendez-vous manqués. Depuis la réouverture de l’ambassade du Rwanda en France à la participation de Paul Kagamé au sommet Afrique-France de février 2003, les tentatives de rapprochement se sont succédé. En vain. Pourtant, chacun a profité de ces occasions pour rivaliser de bonnes intentions. En octobre 2001, le Quai d’Orsay pariait sur le retour d’un ambassadeur rwandais pour « normaliser la relation franco-rwandaise ». Quant à Paul Kagamé, à quelques heures de son séjour parisien, il confiait son intention de poursuivre ses efforts visant à restaurer de bonnes relations entre son pays et la France.
La commémoration du génocide vient donc s’ajouter à la liste de ces échecs, sans que l’on sache très bien quand se présentera la prochaine occasion de sceller enfin la réconciliation. Le 7 avril, en interpellant la France, représentée par son secrétaire d’État aux Affaires étrangères Renaud Muselier, le président Kagamé aurait commis un acte « politiquement incorrect », estiment les diplomates. Mais si certains parlent d’incident diplomatique, les plus pragmatiques, eux, préfèrent relativiser. Tout d’abord parce que ce regain de tension reste lié à une « actualité chaude », qui intègre notamment la mise en cause du Front patriotique rwandais (FPR) par la justice française dans l’attentat perpétré contre l’avion du président Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994. Ensuite parce que les gouvernements changent, et que la raison d’État demeure le meilleur motif d’apurer les contentieux en suspens. Enfin parce que les relations franco-rwandaises existent, malgré tout, au-delà des considérations politiques. Ainsi, le 5 juillet, le voyagiste Point-Afrique affrétera son premier vol en partance de Paris à destination de Kigali via Marseille. Une invitation au voyage, au-delà des querelles historiques, pour redécouvrir un pays qui le mérite vraiment.
