Mines et infrastructures

Publié le 13 avril 2004 Lecture : 2 minutes.

Doté d’un sous-sol très riche, le Canada exporte depuis longtemps son savoir-faire minier. En 2000, plus de 50 % des compagnies minières présentes en Afrique étaient canadiennes. Les entreprises du pays, désireuses de contrôler les marchés en amont, y trouvent de surcroît une main-d’oeuvre bon marché. Au Ghana, deuxième producteur d’or après l’Afrique du Sud, les géants Birim Goldfields, Iamgold et Alcan (actionnaire à 80 % de la Ghana Bauxite Company) dominent le marché. Au Mali, 3e producteur d’or en Afrique, le groupe Iamgold détient 38 % de la mine de Sadiola et 40 % de celle de Yatela, et le groupe Nevsun vient d’acquérir une nouvelle mine qui devrait être mise en exploitation en 2005. Plusieurs grands groupes pétroliers sont aussi implantés sur le continent. Parmi eux, Nexen et Encana, qui sont présents en Algérie, au Nigeria et au Congo-Brazzaville, et DiamondWorks, déjà actif en Angola et dans plusieurs pays anglophones, et qui vient de finaliser, en février 2004, un accord de principe avec le gouvernement de São Tomé pour devenir l’un des acteurs majeurs de l’activité pétrolière naissante de ce pays.
Ces dernières années ont vu le renforcement de la présence canadienne dans le secteur des infrastructures et des services, dont les services publics privatisés. Plusieurs grands groupes canadiens, CRC Sogema, Wardrop, SNC-Lavalin, Tecsult, ont investi sur le continent. Tecsult, qui réalise 75 % de ses contrats en Afrique, travaille actuellement avec l’Agence nationale des barrages en Algérie, sur le projet hydroélectrique de Manantali au Mali, sur des systèmes d’assainissement en Guinée et sur la réhabilitation de dix aéroports au Gabon.
Autre habitué du continent, le groupe SNC-Lavalin, qui, depuis trente-cinq ans, a mené plus de 800 projets dans 52 pays africains, dont le projet du Great Man Made River (« grande rivière artificielle ») en Libye et la construction de l’aluminerie Mozal au Mozambique, principal investissement du secteur privé dans le pays. Ses contrats africains rapportent au groupe environ 400 millions de dollars par an. La Canadian Bank Note Company (CBN), fournisseur de billets de banque, de passeports, de timbres et de permis de conduire, multiplie elle aussi les contrats. L’entreprise qui, jusqu’en 1995, ne travaillait pas du tout en Afrique, y réalise désormais 15 % de son chiffre d’affaires. Pourquoi avoir choisi d’investir sur le continent ? David Ireland, responsable des projets Afrique, explique que « CBN a démarché plusieurs gouvernements après s’être rendu compte qu’ils travaillaient, essentiellement par habitude, avec des fournisseurs attitrés. Nous leur avons fait des offres de service, ils les ont jugées pertinentes. » Parmi ses clients, les gouvernements du Burkina Faso, du Togo, de la Zambie, du Mali et de l’Éthiopie, et ce n’est probablement pas terminé car, pour CBN, « le marché africain est la deuxième région du monde la plus prometteuse ».
Parmi les nouveaux projets d’envergure, citons enfin le rachat, au printemps 2003, de la ligne de chemin de fer Dakar-Bamako par le groupe canadien Canac, partenaire du français Getma. Quels qu’ils soient, les services sont pour le Canada des domaines à forte visibilité, qui non seulement renforcent l’image de marque du pays mais contribuent aussi à créer un contexte favorable pour les investisseurs étrangers. Une stratégie payante à long terme.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires