La diaspora a sa tribune
Publié le 13 avril 2004 Lecture : 1 minute.
Depuis le début des années 1980, la diaspora africaine au Canada dispose de ses propres médias, généralement créés par des journalistes immigrés qui peinent à trouver un emploi dans la presse locale. Sur un marché marqué par l’aventurisme, où les titres naissent et meurent à un rythme soutenu, Afrique Expansion Mag se distingue par sa longévité et sa bonne diffusion.
Ce trimestriel, fondé en 1998, s’est imposé comme le magazine d’affaires afro-canadien de référence. « Partant du principe qu’un journal doit d’abord être vu avant d’être lu, nous avions dès le départ fait les choix nécessaires, avance le directeur de la rédaction, Malam Gerba. Ces choix sont le volume de la revue, que nous avons porté dès le départ à 48 pages, le tirage, à 20 000 exemplaires, et la qualité graphique, avec la quadrichromie. »
L’entreprise bénéficie d’une gestion rigoureuse et d’une structure légère. « Nous avons l’avantage de travailler en famille et de minimiser les coûts, explique la directrice générale, Amina Gerba, une Camerounaise immigrée au Canada en 1986. Cela nous donne, en tant que petite entreprise, une flexibilité que les grandes n’ont pas. Le magazine est dirigé par une équipe réduite, les autres étant des collaborateurs à la pige. Nous ciblons un marché porteur, celui de l’information économique sur l’Afrique pour les hommes d’affaires canadiens, et sur le Canada pour les décideurs africains. »
Afrique Expansion Mag est donc distribué au Canada, aux États-Unis et dans huit pays d’Afrique francophone. Lu à 95 % par des chefs d’entreprise ou des cadres, et à 70 % par des hommes, selon un sondage effectué en 2001 auprès des lecteurs, le magazine s’efforce de lutter contre une image dégradée du continent. Indice de la frilosité des investisseurs, un homme d’affaires canadien aurait déclaré un jour : « Un businessman qui choisit les États-Unis est averti, celui qui choisit l’Europe est audacieux, mais celui qui opte pour l’Afrique est fou ! » « Mais, s’indigne Malam Gerba, en affaires, les risques font partie du jeu, alors pourquoi pas l’Afrique ? »
