Aux États-Unis, OCP perd son bras de fer contre Mosaic

L’administration Biden, suivant une procédure initiée sous la présidence Trump, a confirmé l’imposition de droits de douane sur les importations d’engrais venant du Maroc, un coup dur pour OCP.

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ESTELLE-MAUSSION_2024

Publié le 12 mars 2021 Lecture : 2 minutes.

Le changement d’administration américaine n’y aura rien fait. À l’issue d’une procédure initiée sous l’ère Trump et finalisée sous celle de Joe Biden, la Commission américaine du commerce international (ITC) a confirmé jeudi 11 mars l’imposition de droits de douane de 19,97 % sur les importations d’engrais phosphatés du géant marocain OCP dans le pays.

Même si elle était attendue – les résultats des enquêtes préliminaires de l’ITC et du département du Commerce américain (USDC) ayant statué en faveur d’une telle taxation – cette décision des États-Unis est un coup dur pour le groupe dirigé par Mostafa Terrab.

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Elle remet en effet en question sa présence sur le stratégique marché américain, qui a représenté près de 2 milliards de dollars d’exportations entre 2017 et 2019. Rien que sur cette dernière année, le Maroc était le premier exportateur de MAP et DAP [principaux engrais phosphatés] aux États-Unis, comptant pour 60 % des importations, suivi par la Russie avec 25 %, selon l’agence de notation Fitch.

L’avenir de la filiale en question

« Cette décision intervient en dépit des arguments présentés par le groupe sur l’absence de fondements à l’imposition de ces droits », a réagi OCP, qui avait mobilisé pas moins de trois cabinets de conseil aux États-Unis pour défendre sa position et lancé une pétition de soutien.

« Nous sommes déterminés à continuer à servir les fermiers américains et nous examinons maintenant les options les plus appropriées », a-t-il ajouté, sans trancher sur son maintien ou non aux États-Unis, où le groupe dispose d’une filiale depuis 2016.

Pour rappel, le groupe avait, depuis le début de la procédure et dans l’attente de son résultat, suspendu ses ventes sur le marché américain. Son retour sur ce dernier sera déterminé en grande partie par la réponse à cette question : OCP maintient-il des marges suffisantes malgré le coût de la taxation ?

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Son concurrent local Mosaic, qui a initié la procédure en juin 2020 sous l’administration Trump et largement insisté sur la nécessité de défendre les 3 500 emplois qu’il représente sur place, s’est sans surprise félicité d’une décision imposant des droits de douane « pour au moins cinq ans » au producteur marocain.

Un effet sur le marché discuté

Celle-ci reconnaît, souligne l’opérateur américain, que les importations venant d’OCP (mais aussi de deux groupes russes, EuroChem et PhosAgro, également visés par la procédure) ont « causé un préjudice à l’industrie du phosphate américaine » en constituant une concurrence déloyale via des importations « subventionnées ».

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Reste que l’effet de la mesure sur le marché américain est débattu alors que Mosaic ne dispose pas des capacités de production suffisantes pour répondre à l’ensemble de la demande locale.

« Cela ferme des canaux efficaces d’approvisionnement du marché américain, comme l’était le Maroc, nous obligeant à importer d’autres pays comme l’Australie », a commenté Josh Linville, analyste américain de StoneX et spécialiste du marché des engrais.

Une situation qui, combinée à la hausse récente des cours des engrais sur les marchés mondiaux, devrait se solder par une hausse des prix de vente aux agriculteurs.

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