Libye : Haftar et les Frères musulmans, grands perdants du nouveau gouvernement ?
Le nouveau gouvernement d’intérim voté le 10 mars se joue des clivages régionaux, tandis que Khalifa Haftar et les Frères musulmans y sont peu représentés. Le Premier ministre Abdulhamid al-Dabaiba renforce ses positions.
C’est un tournant dans le paysage politique libyen. Déchirée depuis 2015 entre le camp de l’ouest, dominé par les Frères musulmans, et celui de l’est, sous la coupe de Khalifa Haftar, la Libye retrouve un semblant d’unité dans la composition de son nouveau gouvernement.
Le 10 mars à Syrte, le Premier ministre misrati Abdulhamid al-Dabaiba a réussi à décrocher le vote de confiance de 132 élus de la Chambre des représentants. Une épreuve du feu passée avec succès, avant la date-butoir du 19 mars, alors que seulement deux députés ont voté contre, 36 étant absents. Obtenir l’accord des élus de l’est n’était pourtant pas gagné, mais la formule utilisée par le Premier ministre a fonctionné. « La composition du gouvernement repose sur une large coalition d’intérêts, explique Tim Eaton, chercheur pour le think-tank Chatham House. C’est une forme de fonctionnement par quotas, c’est-à-dire que les postes sont répartis entre les groupes d’intérêt et les localités. »
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