Bill Clinton en première ligne

Publié le 13 avril 2004 Lecture : 2 minutes.

L’ancien président américain Bill Clinton avait surpris beaucoup de monde en annonçant, le 23 octobre dernier, l’accord passé entre sa fondation et les fabricants d’antirétroviraux (ARV) génériques. Pour la première fois dans l’histoire de la lutte contre le sida, le coût annuel du traitement pour un séropositif vivant au Sud passait sous la barre des 150 dollars. Mais cette négociation ne pouvait à l’époque bénéficier qu’à seize pays d’Afrique et des Caraïbes. L’objectif de Clinton était alors de permettre à deux millions de personnes de disposer de traitements d’ici à 2008. Un objectif qui n’a aujourd’hui plus rien d’utopique. En effet, le 6 avril, la fondation a annoncé qu’en partenariat avec l’Unicef, la Banque mondiale et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la malaria et la tuberculose, l’accord signé avec les génériqueurs s’appliquerait désormais à tous les pays en développement couverts par les Nations unies et d’autres organismes partenaires. À cela s’ajoute également l’accès à des prix particulièrement réduits dans le domaine des tests biologiques : les cinq compagnies leaders sur le marché ont en effet accepté de baisser leurs prix de 80 %.

Désormais, les gouvernements ou les organisations non gouvernementales (ONG) pourront s’adresser à la fondation Clinton pour accéder à ces prix. Hormis l’Afrique du Sud et la Chine, dont les autorités prendront en charge l’achat des médicaments, les pays en développement, et notamment les plus pauvres, pourront obtenir les financements pour l’achat des ARV soit par les différents programmes internationaux existants, comme ceux de l’Unicef ou de la Banque mondiale, soit en déposant une demande de financements auprès du Fonds mondial. Ils devront toutefois garantir la distribution locale de ces produits afin d’éviter tout détournement et la revente aux pays du Nord, où les mêmes molécules sont vendues à des tarifs 90 % plus élevés. Ces combinaisons de traitements, fabriquées par quatre laboratoires de génériques indiens (Cipla, Hetero Drugs, Matrix Laboratories et Ranbaxy Laboratories) et un sud-africain (Apsen), correspondent aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de traitement de première intention.

la suite après cette publicité

La fondation Clinton pourrait presque, par cette initiative, faire oublier les 15 milliards promis par Bush en janvier 2003 et dont on ne sait toujours pas s’ils seront distribués un jour et sous quelle forme. Quoi qu’il en soit, l’objectif premier de l’actuel président, le financement de programmes de prévention vantant les mérites de l’abstinence, paraît désormais bien dérisoire.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires