Toujours plus haut… de gamme

Publié le 13 mars 2007 Lecture : 4 minutes.

Pour l’année 2006, les arrivées de touristes au Maroc se sont élevées à 6,4 millions de personnes, en hausse de 9 % en un an et les recettes touristiques ont bondi de plus de 22 % pour s’établir à 53 milliards de dirhams (4,9 milliards d’euros). En outre, plus de 8,5 millions de passagers internationaux ont transité par les aéroports du royaume, soit presque 16 % d’augmentation. À eux deux, la France et l’Espagne totalisent 4 millions de touristes, la plus forte progression venant du marché britannique, soit + 41 %, à 344 000 arrivées. Le nombre de touristes allemands a également progressé de 11 % alors que la Turquie et l’Égypte, entre autres, sont en stagnation. Pour cette année, le Maroc espère une progression du nombre de touristes en provenance des États-Unis et du Proche-Orient. Entre 2005 et 2006, le nombre de touristes américains a déjà augmenté de 9 % et celui des touristes en provenance du Proche-Orient de 12 %.
Ces performances sont en grande partie le fruit des différentes actions menées. Ainsi, au niveau du marketing et de la promotion, 49 accords de commercialisation ont été signés avec des tour-opérateurs et des leaders de la distribution dans le domaine touristique. La même politique volontariste est adoptée dans le secteur de l’aérien, où le nombre global de liaisons hebdomadaires a enregistré une augmentation de 10 % en un an. Pour les années à venir, l’objectif consiste à consolider ces bons chiffres. Une attention toute particulière est portée au marché italien. Nouvelles dessertes aériennes, augmentation du budget promotionnel, nouvelles offres balnéaires comme Essaouira (l’ancienne Mogador des marins portugais) à l’ouest de Marrakech, sont autant de projets mis en place par l’Office national marocain du tourisme (ONMT) pour attirer la clientèle de la péninsule. Ils ont été près de 141 000 à venir au Maroc en 2006, et le royaume entend tripler ce chiffre à l’horizon 2010. Dans l’ensemble, la Vision 2010 des autorités marocaines table sur l’accueil de 10 millions de personnes dans trois ans, dont 7 millions de touristes internationaux.
Pour satisfaire ces objectifs ambitieux, le pays mise essentiellement sur le tourisme balnéaire, qu’il compte rentabiliser au mieux en insistant sur une qualité haut de gamme. Dans le cadre du Plan Azur – nom donné à la stratégie nationale visant à construire six stations balnéaires (Saïdia, Lixus, Mazagan, Taghazout, Mogador et Plage Blanche) – deux nouveaux sites sont en cours de développement. Il s’agit de Tamouda Bay, nom commercial donné à la côte près de Fnideq, entre Tanger et Tétouan, et Oued Chbika, situé à 55 km au sud de Tan-Tan. Selon les responsables du tourisme marocain, il s’agit d’attirer à la fois des touristes qui ne sont pas très familiers de la destination, essentiellement des Allemands, des Italiens et des Scandinaves, mais aussi des touristes familiers du Maroc et qui font leurs achats de vacances sur Internet, à la recherche des prix les plus bas du marché. Cette stratégie ne ciblera pas seulement le marché européen. En effet, les marchés russe, chinois, mais aussi japonais devraient être investis cette année. L’ONMT veut porter le nombre de touristes russes d’une moyenne de 8 000 par an à 90 000 par an à l’horizon 2009. Depuis janvier 2007, l’Office a adapté son organisation pour la rendre plus réactive. Deux directions sont plus particulièrement mises en avant : la communication, chargée de promouvoir la « marque Maroc », et le marketing, responsable de la stratégie sur chacun des segments de clientèle et sur chacun des produits de l’offre Maroc.

Du golf à l’écotourisme
L’un des produits phares de la diversification marocaine, n’est autre que le golf. L’ONMT veut accueillir un nombre croissant de golfeurs qui le fréquente. Actuellement de 57 000, leur nombre devrait atteindre 172 000 en 2010, représentant des recettes de plus de 1,7 milliard de DH. Pour cela, diverses actions de promotion et de communication sont mises en uvre pour atteindre cet objectif particulier, notamment le développement de partenariats avec les réseaux de distribution (tour-opérateurs spécialistes et généralistes), dans le but de faire du Maroc le royaume du golf. D’autres produits moins connus sont aussi mis en avant. C’est le cas de l’écotourisme, encore peu développé. Ils sont pour le moment assez peu nombreux dans le monde – environ 150 000 par an sur un total de 150 millions de touristes sur la planète – ces voyageurs qui se hasardent dans des régions naturelles pour participer à la conservation de l’environnement et à l’amélioration du bien-être des populations locales. Et ce n’est que récemment qu’ils ont été intégrés dans la stratégie marocaine de développement du tourisme. Ils en sont aujourd’hui une composante importante et sont même considérés comme une alternative économique d’appui aux populations rurales, notamment celles vivant dans des conditions de pauvreté. Dans les régions de Tadla Azilal ou d’Imouzzer, de plus en plus de gîtes et autres auberges acquièrent une réputation qui dépasse les frontières. Différentes activités touristiques comme le VTT, l’escalade ou la baignade dans les rivières sont proposées aux clients adeptes d’authenticité. Enfin, le tourisme d’affaires, favorisé par l’organisation de congrès, de séminaires et autres colloques draine lui aussi un nombre croissant de voyageurs, notamment à Casablanca. La capitale économique du royaume abrite en effet un grand nombre de rencontres, de foires et d’expositions à caractère économique et commercial de type international.

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Des destinations très prisées
Comme d’habitude, ce sont Marrakech et Agadir qui arrivent en tête avec respectivement, 5,6 millions et 5 millions de nuitées, en hausse de 7 % et de 11 % par rapport à 2005. Casablanca arrive quant à elle en troisième position avec 1,2 million de nuitées (+ 10 %.) Dernières du lot en termes de volumes, Essaouira et Meknès offrent quand même quelques satisfactions puisqu’elles ont vu le nombre de leurs nuitées augmenter respectivement de 27 % et 13 %. Seule destination du royaume à avoir vu reculer le nombre de ses nuitées, la ville de Tétouan est la mauvaise élève de l’année 2006 (- 8 %). Le taux d’occupation à l’échelle nationale s’est amélioré de 2 points pour atteindre 40 % à fin décembre 2006. Au cours de cette période, Marrakech et Agadir affichent les taux les plus élevés (56 % et 52 % pour Agadir), suivie de Rabat (52 %) et Casablanca (48 %).

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