Sassou fait le ménage
![](/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,height=810,fit=cover/medias/default.png)
En l’espace de deux jours, les 2 et 3 mars, le président Denis Sassou Nguesso a fait valser quelques-uns des sécurocrates clés de son régime. Directeur de la sécurité présidentielle depuis près de dix ans, le très redouté général Hilaire Moko, Mbochi d’Oyo comme Sassou, a été limogé, ainsi que le colonel Serge Oboua, chef de la sécurité rapprochée du président, lui aussi Mbochi. Les deux hommes, qui en étaient venus aux mains par subordonnés interposés, ont fait les frais de leur détestation réciproque : DSN les a en quelque sorte renvoyés dos à dos.
Le lendemain, c’était au tour d’Aimé Emmanuel Yoka, ministre-directeur de cabinet de Sassou depuis 1997 et proche d’Édith Lucie Bongo Ondimba, de se voir poussé vers la sortie. Cet avocat brillant mais réputé caractériel quitte Mpila et son cercle restreint pour le portefeuille très exposé de ministre de la Justice. Il devra gérer la délicate affaire du Beach et sera en première ligne quand les bailleurs de fonds exigeront des résultats dans la lutte contre l’impunité.
Enfin, le Téké André Okombi Salissa, chef tonitruant d’un mouvement de jeunes aux allures de milice (une « écurie », dit-on au Congo), quitte le ministère bien doté des Transports et de l’Aviation civile pour celui, largement symbolique, du Tourisme et de l’Environnement. Ses démêlés avec Air France ne sont sans doute pas étrangers à cette relégation. Apparemment, ce remue-ménage conforte les positions du conseiller spécial de Sassou en charge de la sécurité, son neveu Jean-Dominique Okemba. En réalité, il n’en est rien. De retour au Congo, après une année passée à parcourir le monde au titre de président en exercice de l’UA, DSN a voulu démontrer qu’il reprenait personnellement en main son propre environnement sécuritaire.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- L’État algérien accélère la cadence pour récupérer les biens mal acquis
- Pour la première fois, Mahamadou Issoufou condamne le coup d’État du général Tiani
- Amnesty International demande l’arrêt des expulsions forcées à Abidjan
- Au Niger, Abdourahamane Tiani et la stratégie assumée de l’« anti-France »
- M23 en RDC : cinq questions pour comprendre pourquoi le conflit s’enlise