Pauvre et chère Afrique

Selon une enquête d’ECA International, Harare est désormais la ville où le coût de la vie est le plus élevé au monde. Juste devant Luanda.

Publié le 13 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

Trois capitales africaines classées parmi les cinq villes les plus chères au monde. C’est le résultat d’une enquête publiée en décembre 2006 par ECA International sur le coût de la vie au niveau mondial.
Sur la base d’un panier moyen composé de 125 biens de consommation et services, ce classement bisannuel passe au crible 221 villes. Objectif : fournir aux entreprises les données nécessaires pour calculer les rémunérations et primes accordées aux expatriés.
Depuis décembre 2006, la ville la plus chère pour les étrangers n’est autre que Harare. Mais la capitale du Zimbabwe n’est pas un cas unique sur le continent africain. Luanda (Angola) et Kinshasa (République démocratique du Congo) figurent dans le top 5 – respectivement 2e et 5e – aux côtés d’Oslo (3e) et de Moscou (4e).
Comment des villes situées dans des pays parmi les plus pauvres de la planète peuvent-elles être en même temps parmi les plus chères ? Le cas de Harare s’explique par une inflation annuelle record, la plus élevée au monde (1 593 % en janvier 2007), qui a pour conséquence une hausse vertigineuse des prix. Un tube de dentifrice y coûte 8 dollars, soit trois fois plus qu’à New York et huit fois plus qu’à Johannesburg. Il en est de même pour l’ensemble des produits et services de consommation courante. En moyenne, le panier qui coûtait 100 000 dollars zimbabwéens (400 dollars) en décembre 2006 revient à 145 400 dollars en janvier 2007 (581 dollars). Ce qui pose aussi et surtout un problème de survie pour des millions de Zimbabwéens.
Deuxième au classement, Luanda a réussi, elle, à maîtriser son inflation, qui se situait aux alentours de 12 % en décembre 2006. Mais après plus de trois décennies de guerre, l’Angola importe presque tous les biens de consommation, d’où des prix encore très élevés. « L’Angola a toujours été un pays cher pour les expatriés, car il est difficile d’y trouver les biens et services auxquels ils sont habitués », explique Frédéric Franchi, porte-parole France d’ECA International. Dans la capitale, se nourrir est en effet un vrai casse-tête pour les étrangers. Les supermarchés sont rares, et certains restaurants facturent jusqu’à 150 dollars un dîner pour deux. De l’avis de certains expatriés, Londres paraît même bon marché en comparaison. Enfin, l’augmentation du coût de la vie est aussi en grande partie liée à l’envolée des prix du pétrole. Le kwanza, la monnaie angolaise, s’est ainsi considérablement apprécié ces derniers six mois.
À Kinshasa, la situation n’est guère meilleure pour les expatriés. La capitale de la RDC a aussi vu les prix de ses biens et services s’envoler. Le kilo de sucre coûte ainsi deux fois plus cher qu’à New York.
Mais que les expatriés se rassurent. Si Harare, Luanda et Kinshasa sont trop chères, ils peuvent toujours se rabattre sur la capitale du Lesotho, Maseru, la ville la moins chère du monde.

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