Mobilisation des « amis »

Publié le 13 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

Louis Michel, le commissaire européen au Développement, n’est pas venu les mains vides. Le 7 mars, en marge de son séjour à Bangui, il a en effet octroyé à la Centrafrique, au nom de l’UE, 68 millions d’euros de financements. La première convention (33 milliards de F CFA, soit 50 millions d’euros), est destinée à la construction de 160 km de route entre Bouar (Ouest) et la ville frontalière de Garoua Boulaï, au Cameroun. La seconde (près de 12 milliards de F CFA) concerne un programme de réduction des arriérés multilatéraux et internes de la RCA. Michel a également annoncé que, dans le cadre du Xe Fonds européen de développement (FED), 72 milliards de F CFA seraient affectés, pour la période 2008-2013, aux secteurs de l’éducation, de la santé, de l’eau et des infrastructures.
Durement éprouvée, depuis octobre 2006, par plusieurs offensives rebelles, la Centrafrique est à bout de souffle. Mais certains partenaires ont fait en sa faveur des gestes significatifs. Le Japon, notamment, lui a versé 3,6 milliards de F CFA pour lui permettre de rembourser une partie de sa dette bilatérale (2,7 milliards de F CFA) et contribuer à un projet onusien de collectes d’armes. La France lui a, pour sa part, octroyé, le 16 février, une aide budgétaire de 2,6 milliards de F CFA. La majeure partie de cette enveloppe est destinée au paiement des salaires dans la fonction publique et le reste à l’apurement partiel des arriérés à l’égard de la BAD.
Les déclarations d’intention des pays « amis » priés de contribuer à la réduction des arriérés dus aux institutions financières atteindraient 15 milliards de F CFA, ce qui constitue un franc succès pour un État « orphelin de l’aide internationale ». Depuis le déclenchement des offensives rebelles, le régime, qui était sur le point de conclure un accord avec le FMI, tente de mobiliser ses amis dans l’attente de la tenue d’une table ronde des donateurs. En dépit des problèmes sécuritaires, la Banque mondiale a approuvé un don de 82 millions de dollars destiné à effacer la totalité de ses arriérés (63 millions), à régler le service de la dette d’ici à la fin de l’année (12 millions) et à contribuer au budget (7 millions). Cette décision a ouvert la voie aux autres partenaires, dont le soutien demeure indispensable à un règlement définitif de la dette extérieure et à la mise en uvre d’un programme triennal de reconstruction. Le montant à mobiliser est évalué à 1 milliard de dollars.
Reste à sécuriser le pays. Après l’attaque lancée contre ses positions, le 4 mars à Birao (Nord-Est), par les éléments de l’Union des forces démocratiques du rassemblement (UFDR), l’armée française a riposté avec l’appui de plusieurs Mirage F1. Vingt-quatre heures plus tard, une compagnie d’une centaine de fantassins stationnée à Libreville a été dépêchée sur place.
Quant au secrétaire général de l’ONU, il a réitéré son souhait d’un déploiement dans l’est du Tchad et le nord-est de la RCA d’une force internationale de 6 000 à 11 000 hommes. Sa mission : protéger les civils affectés par le conflit dans le Darfour voisin. La Centrafrique n’avait pas fait l’objet d’autant d’attentions depuis longtemps !

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires