Maroc : Casablanca Finance City veut tourner la page de la « liste grise »

Malgré un statut fiscal moins attrayant, CFC compte recruter entre 40 et 50 entreprises en 2021, notamment grâce à l’élargissement de la liste des sociétés éligibles.

Casablanca Finance City © Hassan Ouazzani pour ja

Casablanca Finance City © Hassan Ouazzani pour ja

Publié le 17 mars 2021 Lecture : 2 minutes.

Dix ans après la création de Casablanca Finance City, son directeur général, Said Ibrahimi, affiche une certaine satisfaction. Pour lui, avec 200 entreprises labellisées CFC, la place financière a réussi sa mission qui consiste à attirer des capitaux et à accompagner ces acteurs économiques et financiers pour leur développement en Afrique.

Il s’agit de fait, souligne-t-il, « de la première communauté d’affaires à vocation africaine ».

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Mais le développement de CFC s’est heurté à un obstacle inattendu : l’Union européenne a jugé que le « package » fiscal qu’offrait le CFC aux entreprises étrangères constituait une « pratique dommageable » et a placé le Maroc sur la « liste de surveillance » sur les paradis fiscaux (ou liste grise) qu’elle a créée en 2017.

Nouveau régime fiscal

Bruxelles pointait la différenciation de taxation entre la production destinée à l’export et celle destinée au marché local. Pour rentrer dans les rangs, le CFC a mené deux réformes de son régime fiscal, mettant en place un régime uniformisé avec un taux unique de 15 % – tout en conservant une exonération quinquennale sur le résultat fiscal de ses entreprises. L’ancien régime fiscal, qui offrait un taux réduit (8,75 %) pour l’activité export restera cependant en vigueur pour encore deux ans.

Un décret-loi portant réorganisation de CFC a également été adopté le 1er octobre 2020. « Il nous a permis d’une part de mieux définir nos catégories d’entreprises et d’élargir les activités éligibles au statut », indique Said Ibrahimi.

Six nouvelles activités peuvent désormais postuler au statut : les sociétés d’investissement, les OPC (Organismes de placement collectif), les CIF (Conseillers en investissement financier), les sociétés/plateformes de crowdfunding, les sociétés de négoce et les sièges régionaux pouvant facturer des biens et des services intra et extra groupe.

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Un statut moins attractif ?

Malgré l’optimisme affiché par Said Ibrahimi, Casablanca Finance City a bel et bien perdu son premier atout de séduction auprès des opérateurs. « Même si la proximité avec l’Afrique et l’écosystème constitué sont de vrais atouts du CFC, le package fiscal avantageux a beaucoup pesé dans notre décision de nous installer ici, et je pense que c’est le cas pour beaucoup d’autres. Je ne sais pas si on aurait signé avec les nouveaux taux d’impositions », nous explique un haut cadre d’un cabinet installé à CFC.

La place casablancaise a en outre souffert de l’impact de la décision européenne sur son image de marque, et a ralenti le rythme de recrutement des entreprises : seule une petite vingtaine d’entreprises ont rejoint CFC en 2020, contre 40 en 2019. « Mais il y a aussi eu le choc exogène de la pandémie », rappelle Said Ibrahimi, qui concède cependant un recul de CFC dans différents classements, comme le Global Financial Centres Index, où CFC est au 53e rang mondial (un recul de sept places depuis septembre 2020).

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Selon son directeur général, qui espère enrôler entre 40 et 50 entreprises en cette année, Casablanca Finance City doit intégrer le top 25, voire le top 20 d’un tel classement pour repartir de l’avant. Mais Said Ibrihimi avoue que l’objectif initial des 500 membres d’ici à 2025 ne sera sûrement pas atteint.

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