Mort de John Magufuli : Samia Suluhu Hassan, présidente du changement pour la Tanzanie ?
Le monde a appris, dans la soirée du 17 mars, le décès du président tanzanien dont tout porte à croire, malgré les dénégations officielles, qu’il était atteint du Covid-19. Sa vice-présidente, Samia Suluhu Hassan, lui succède. Pour mener une autre politique ?
Le président tanzanien John Pombe Magufuli, réélu fin octobre 2020 pour un second mandat, s’est officiellement éteint le 17 mars dans la soirée à l’Emilio Mzena Memorial Hospital de Dar es-Salaam, terrassé par un accident cardiaque. Âgé de 61 ans, il était malade du cœur depuis une dizaine d’années et s’était fait implanter un pacemaker. Voilà pour la version communiquée par les autorités.
De sources moins officielles, on estime plus volontiers que le chef de l’État est mort du Covid-19, même si naturellement sa faiblesse cardiaque a joué un rôle aggravant. John Magufuli n’avait plus été vu en public depuis le 27 février. Diverses sources anonymes indiquent qu’il était inconscient depuis le 3 mars et que des religieux avaient été appelés à son chevet dès le 7. À la même période, au moins huit membres du gouvernement et plusieurs fonctionnaires du palais présidentiel avaient été testés positifs au Covid, même si cela n’a pas été annoncé de source officielle. Car pour les autorités tanzaniennes, le virus a été éradiqué dans le pays depuis la fin avril 2020.
On sait également que la vice-présidente Samia Suluhu Hassan, appelée à remplacer le président si celui-ci était empêché d’assurer ses fonctions, a été transférée sous bonne escorte de Zanzibar, où elle est élue, à Dar es-Salaam dans la journée du 6 mars et qu’elle a présidé une réunion d’urgence du gouvernement le 9.
Place à la présidente Samia Suluhu Hassan
Des rumeurs ont également laissé entendre que le président avait été évacué vers un hôpital de Nairobi, au Kenya, peut-être même en Afrique du Sud ou en Inde. Certains estiment aussi qu’il est en fait décédé plusieurs jours avant la date officielle et que le délai, ainsi que les dénégations souvent peu crédibles de certains hauts responsables qui persistaient à jurer que le président se portait comme un charme et à menacer de prison ceux, journalistes ou simples particuliers, qui oseraient prétendre le contraire, s’expliquent par les luttes d’influence qui déchiraient le parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM), dans la perspective de la succession.
Fondées ou non, ces rumeurs n’ont plus guère d’importance. Le président Magufuli est mort, place à la présidente Samia Suluhu Hassan.
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