[Série] Redresser l’économie angolaise, la mission impossible de João Lourenço ? (4/5)

« L’Angola de João Lourenço » (4/5). Élu en 2017 sur la promesse d’être l’homme du miracle économique, João Lourenço est engagé dans une course d’obstacles – dette, privatisations, Covid-19 – et sous le feu des critiques, y compris dans son propre camp.

Dette, privatisation, Covid-19 : la course d’obstacles du président angolais. © JA

Dette, privatisation, Covid-19 : la course d’obstacles du président angolais. © JA

ESTELLE-MAUSSION_2024

Publié le 6 mai 2021 Lecture : 9 minutes.

Joao Lourenco, Isabel Dos Santos et Jose Eduardo Dos Santos. © Montage JA : W. Kumm/ZUMA/REA; Massimo Sestini/ZUMA/REA; ELMOND JIYANE/AFP.
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[Série] L’Angola de João Lourenço

Il ne reste plus qu’un an à João Lourenço, successeur de José Eduardo dos Santos, avant les prochaines élections générales. Décryptage des forces et faiblesses d’un chef de l’État ambitieux mais confronté à une tâche herculéenne.

Sommaire

Il a accepté une « mission impossible » – réformer l’économie angolaise – sauf que, contrairement à l’agent Ethan Hunt (joué par l’acteur américain Tom Cruise), il n’est pas sûr de réussir à l’accomplir.  Telle est la situation dans laquelle se trouve João Lourenço, le président de l’Angola, deuxième producteur de pétrole du continent derrière le Nigeria. Arrivé au pouvoir en 2017 en promettant d’être «l’homme du miracle économique angolais », le successeur de José Eduardo dos Santos, issu comme lui du MPLA, fait face à de grandes difficultés.

Alors que le pays a enregistré en 2020 la pire récession (- 5,1 % selon le gouvernement) depuis son indépendance et sa cinquième année consécutive de recul du produit intérieur brut (PIB), il voit sa production d’or noir décliner et son endettement se creuser tout en devant gérer les conséquences de la pandémie de Covid-19.

« L’année 2020 a apporté beaucoup de souffrances », a reconnu le chef de l’État dans ses vœux au début de janvier. Mais « nous voyons la lumière au bout du tunnel […], ce qui laisse espérer que 2021 soit l’année de la reprise économique », a-t-il ajouté, s’engageant à redoubler d’efforts.

L’exécutif est parvenu à stabiliser la situation sur le plan macroéconomique

S’il bénéficie de soutiens étrangers, Fonds monétaire international (FMI) en tête, « JLo » manque de relais en interne pour défendre son action. Pourtant, le compte à rebours est lancé, les prochaines élections générales étant prévues en 2022…

Négociations ardues sur la dette

Dans ce contexte délicat et alors que la dégradation par Fitch en septembre dernier de la note de l’Angola à CCC (synonyme de risque de défaut) laissait craindre le pire, l’exécutif est parvenu à stabiliser la situation sur le plan macroéconomique.

Nous agissons sur trois fronts : la gestion de la dette, des recettes et des dépenses

Principal motif de soulagement, il a obtenu du G20 et de la Chine, de loin son principal créancier avec une ardoise de quelque 20 milliards de dollars, un moratoire sur le remboursement de sa dette – celle-ci a atteint un pic de 130 % du PIB à la fin de 2020. Ce répit, qui a permis à l’Angola d’éviter la catastrophe, lui offre une bouffée d’oxygène pour les deux années à venir, le moratoire courant jusqu’à juin 2021 avec le G20 et à la fin de 2022 concernant Pékin.

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