Maroc – Légalisation du cannabis : la fin d’un tabou
Pour profiter d’un marché légal en pleine expansion et améliorer le revenu des cultivateurs, le gouvernement veut légaliser l’usage thérapeutique et industriel du chanvre, et en encadrer la production. Et si c’était le meilleur moyen de lutter contre les narcotrafiquants ?
Est-ce la fin d’un tabou ? Le 11 mars, le gouvernement marocain a validé un projet de loi autorisant un usage « médical, cosmétique et industriel » du cannabis. Un texte concocté par le ministère de l’Intérieur, dirigé par Abdelouafi Laftit, qui ouvre la voie à la légalisation du cannabis à usage thérapeutique et encadre sa production. Officiellement, il s’agit de « profiter de l’occasion offerte par le marché légal mondial du cannabis », mais aussi d’« améliorer le revenu des agriculteurs et les protéger des réseaux du narcotrafic », principalement établis dans le Rif, dans le nord du royaume.
Le texte doit encore être discuté et validé par le Parlement. Mais il électrise déjà les débats. Et pour cause, la légalisation du cannabis est un sujet particulièrement explosif, surtout au sein du PJD, le parti majoritaire à la tête du gouvernement. Au début du mois de mars, Abdelilah Benkirane – star incontestée du PJD et chef du gouvernement de 2012 à 2017 – s’était engagé à démissionner du parti si un tel projet de loi était adopté. Le 11 mars, il a donc mis ses menaces à exécution : dans un courrier relayé sur sa page Facebook, il a annoncé le gel de ses activités au sein du parti de la lampe et la suspension de ses relations avec l’actuel chef du gouvernement, Saâdeddine El Othmani, le ministre d’État Mustapha Ramid, et plusieurs cadres du PJD, dont Lahcen Daoudi, Aziz Rebbah et Mohamed Amekraz.
La légalisation du cannabis est un sujet particulièrement explosif, surtout au sein du PJD, le parti majoritaire à la tête du gouvernement
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