Lancement du premier satellite tunisien : « Il faut créer notre propre agence nationale de l’espace »
Avec la mise sur orbite de « Challenge One », le 22 mars, le pays espère développer un secteur encore balbutiant au Maghreb.
Un temps maussade au propre comme au figuré et une atmosphère sociale tendue ont brouillé le lancement de Challenge One, le premier satellite que la Tunisie met sur orbite. Cela aurait dû être un événement national, de ces premières qui suscitent l’enthousiasme et provoquent un sentiment de fierté, mais Challenge One a joué de malchance.
De mauvaises conditions météorologiques au Kazakhstan, le 20 mars, ont reporté le décollage, depuis le cosmodrome de Baïkonour, de la fusée Soyouz 2 qui transportait, entre autres, 38 nanosatellites de type Cubsat, produits par 18 pays, dont le Challenge One tunisien. Renvoyée par deux fois pour cause de pandémie, la date de lancement n’est pas un choix fortuit : le 20 mars 2021 correspond aux 65 ans de l’indépendance de la Tunisie et devait conférer une dimension symbolique supplémentaire à ce premier pas tunisien dans l’aérospatiale.
Les 48 heures de report du lancement n’ôtent toutefois rien du mérite technologique de ce satellite « made in Tunisia », qui a obtenu l’agrément de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Spécialisé dans l’internet des objets, il utilise pour la première fois au monde un protocole de communication spatiale spécifique et assure la transmission de données utiles à plusieurs secteurs d’activité.
Agriculture, énergie, télécommunications, transports, logistique, ingénierie marine et météorologie bénéficieront ainsi des données recueillies par la connexion à des objets situés sur terre tels que thermomètres, hygromètres, capteurs de pollution, puces de localisation.
Grande réalisation nationale ?
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