L’islam tunisien est-il sous influence ? L’Union internationale des savants musulmans au cœur de la polémique
La polémique enfle autour de l’Union internationale des savants musulmans-Tunisie, filiale de l’organisation fondée par le prédicateur Youssef al-Qaradawi. Représente-elle un danger en matière de sécurité et d’enseignement ? Quels sont ses liens avec Ennahdha et avec les Frères musulmans ? Enquête.
![Yusuf al-Qaradawi et Rached Ghannouchi. © AFP-Nicolas Fauque Montage JA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2021/03/30/jad20210330-mmo-qaradawi_ghannouchi.jpg)
Yusuf al-Qaradawi et Rached Ghannouchi. © AFP-Nicolas Fauque Montage JA
Le sit-in du Parti destourien libre (PDL), lancé en novembre 2020 pour protester contre les activités de la branche tunisienne de l’Union internationale des savants musulmans (UISM-Tunis), aura duré quatre mois. Quatre mois de mises en garde des autorités et de mauvaise publicité pour cette organisation, sise à Tunis depuis 2012. Le PDL, que dirige l’avocate Abir Moussi, accuse en effet l’association de favoriser l’embrigadement dans le jihad, et demande sa dissolution.
La situation a dérapé le 9 mars dernier lorsque des militants du PDL ont pénétré de force dans les locaux de l’UISM-Tunis et y ont saisi des documents (ouvrages de réflexion sur le mariage islamique ou sur le terrorisme et islam), dans lesquels ils voient la preuve que l’organisation mène et encourage des activités illicites.
Un alibi pour Abir Moussi ?
Pour contrer l’action du PDL, des députés du groupe El Karama (conservateur religieux) se sont interposés. Parmi eux, Fateh Khélifi, élu de Tataouine. Certifiant n’avoir aucun lien avec l’UISM-Tunis, il dit être passé à l’action pour que la police intervienne. Ce que cette dernière a fait le 11 mars, à coup de gaz lacrymogènes, démontant au passage la tente du parti de Abir Moussi, installée devant du bâtiment.
« Abir Moussi exclut tous ceux qui ne pensent pas comme elle, et essaie de pousser à la guerre civile, s’insurge Khélifi. Elle se prend pour l’État ! Si on la laisse faire, jusqu’où ira-t-elle ? »
Bien s’informer, mieux décider
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