Les faucons font de la résistance
Publié le 13 février 2007 Lecture : 2 minutes.
Condoleezza Rice est pour quelque temps encore secrétaire d’État en titre. Elle voyage, fait des déclarations Mais elle n’a plus la confiance de la garde rapprochée du président Bush, aux abois depuis sa lourde défaite lors des élections de la mi-mandat, en novembre. On lui reproche d’être trop « diplomate », d’avoir une approche exagérément conciliante des dossiers… C’est donc son adjoint, John Negroponte (67 ans), nommé par Bush le mois dernier (mais le Sénat, désormais dominé par les démocrates, doit encore confirmer sa désignation), qui, dans les faits, va diriger le département d’État. Ancien ambassadeur aux Philippines, au Honduras, au Mexique et, plus récemment, en Irak , il a aussi représenté son pays à l’ONU et dirigeait en dernier lieu les services de renseignements américains (National Intelligence). C’est un « dur » que les scrupules humanitaires n’ont jamais étouffé.
Cette volonté de l’administration de poursuivre une politique ferme et même offensive est confirmée par la nomination de Bantz John Craddock à la tête de l’Otan (ce fut d’ailleurs la dernière décision de Donald Rumsfeld, l’ancien patron du Pentagone, avant sa démission, en décembre). Ce général commandait auparavant le centre de formation antiterroriste des militaires latino-américains. Autrefois connu sous l’appellation de Southern Command, cet organisme fut longtemps installé à Panamá, avant d’être transféré en Georgie, dans le sud des États-Unis. Craddock est lui aussi un faucon qui a toujours soutenu les tortionnaires de Guantánamo et affiche une hostilité sans faille aux nouveaux dirigeants de gauche en Amérique latine et centrale – au premier rang desquels, bien sûr, le Vénézuélien Hugo Chávez.
Inquiet de la poussée chinoise dans cette région, de même qu’en Afrique, Craddock incitera sans doute l’Otan à intervenir hors de sa zone traditionnelle. Les forces de l’organisation militaire sont déjà présentes aux frontières de la Chine, en Afghanistan et au Kirghizistan. Elles participent à la formation de l’armée irakienne et sont, semble-t-il, prêtes à s’engager au Darfour, si on leur en fait la demande. Le général devrait également plaider pour l’admission de l’Ukraine et de la Géorgie au sein de l’Otan. Et pour une militarisation accrue de certains pays d’Europe orientale, de la région du Caucase, de la mer Noire et de la Caspienne.
