Vos lettres et emails sélectionnés

Paul Kagamé, j’y crois
Les pas que le Rwanda est en train d’accomplir font la fierté de ses habitants ! Kigali est redevenue une ville sûre. Il n’y a pas si longtemps, ce pays était synonyme de haine ethnique. Paul Kagamé a su arrêter le génocide et réconcilier les Rwandais. Tout n’est pas rose, mais les progrès sont visibles. Signe du retour de la confiance, la construction a repris. Le pays progresse méthodiquement, avec compétence et réalisme. Moi, j’y crois.

Saddam était déjà mort…
À chaque fois qu’un dictateur tombe, je me réjouis. Le procès de Saddam est une chance pour tous les démocrates. Et une occasion de juger ses complices… Ce que je demande, en effet, c’est le jugement de toutes les puissances ayant contribué au maintien au pouvoir de Saddam. Car le vrai Saddam est mort depuis longtemps.
Il est mort une première fois quand Israël a bombardé le complexe nucléaire en construction (livré par la France). Il aurait dû comprendre ce jour-là qu’il n’avait pas de vrais amis. Il est mort une deuxième fois quand les États-Unis l’ont manipulé et armé pour attaquer l’Iran de Khomeiny. Ce jour-là, il a perdu la confiance de son armée. Il est mort une troisième fois quand il a envahi le Koweït… Les Américains n’ont attrapé le 13 décembre 2003 qu’un cadavre lâché par les siens. Son procès va plutôt déranger les vivants…

Saddam, un être humain
J’ai attendu avec une réelle angoisse votre numéro 2241-2242. J’ai eu réellement peur que vous ne fassiez la une avec une image dégradante de Saddam Hussein lors de son arrestation. Merci d’avoir montré juste ce qu’il faut et de la meilleure façon. Car quoi que fût Saddam, il demeure un être humain qui mérite du respect à ce titre.

J’y suis, j’y reste
Il est de plus en plus courant de voir un chef d’État en exercice user de voies et moyens pas toujours conventionnels pour se pérenniser au pouvoir : amendement de la Constitution pour multiplier le nombre de mandats et adapter le code électoral à sa situation personnelle, arrestations de ses rivaux, non-respect des droits de l’homme et de la liberté d’expression, etc. C’est un fait, nos chefs d’État ont bien du mal à quitter le pouvoir ! Ce fléau est l’une des tares qui minent aujourd’hui notre continent et qui l’empêchent de progresser.

Antibiotiques à volonté
Je voudrais dénoncer la consommation abusive d’antibiotiques en Afrique. En Tunisie, mon pays, n’importe qui peut les acheter en pharmacie sans prescription médicale. Cette pratique de l’automédication a des conséquences fâcheuses sur la santé : résistance des bactéries face à un abus d’antibiotiques, complication des maladies infectieuses et augmentation de la morbidité. Avec le sida et les maladies parasitaires qui sévissent sur le continent, la sagesse prévaut : les antibiotiques devraient être délivrés uniquement sur ordonnance médicale. Je remercie J.A.I. pour ses articles sur la vulgarisation de la santé. Je lis en particulier avec beaucoup d’intérêt ceux du Pr Edmond Bertrand.

Devise comorienne
Un paradis baignant dans un bel océan, un archipel « comme or », connu sous le nom des « Comores »… Cet archipel aux mille parfums : ylang-ylang, clou de girofle, jasmin… Mais cet archipel paradisiaque est, depuis longtemps, en crise : économique, politique et sociale. Le peuple comorien avait une devise : « unité, justice et progrès ». Aujourd’hui, il est frappé par le chauvinisme, le sectarisme, le séparatisme. Moi, enfant issu de la génération sacrifiée, je suis en deuil. Quand mon pays aura-t-il l’image d’un pays ? Quand ma terre redeviendra-t-elle propre ? Quand les Comoriens mangeront-ils à leur faim ?
Autorités politiques, vous avez beaucoup à faire. Mais pensez au peuple qui vous a élu. Ce peuple a suffisamment souffert. Il désire quitter la brûlante lave sur laquelle il est abandonné. Au-delà des accords politiques, la solution passe par la purification des coeurs et des âmes.

Dis-moi comment tu t’appelles
Je ne partage pas l’avis de ceux qui pensent que le voile doit être prohibé dans les écoles et les lycées de France parce que c’est un signe religieux ostentatoire. La couleur de peau, le prénom et le nom propre constituent autant d’autres signes ostentatoires permettant de reconnaître l’appartenance d’une personne à telle ou telle communauté. Quand on s’appelle Mohamed ou Fatima, il n’y a vraiment pas de mystère sur l’origine de la personne. La diversité est un fait incontournable : n’est-il pas plus judicieux d’apprendre aux enfants d’accepter la différence de l’autre plutôt que de vouloir la déguiser ? La loi sur la laïcité est, en fait, un amalgame entre l’islam et l’islamisme. On a l’impression que la religion même est la source de tous les maux. Sa médiatisation creuse encore plus le fossé d’incompréhension qui sépare les uns et les autres.

Sauvons la Guinée !
Il est urgent de tirer la sonnette d’alarme sur la situation catastrophique qui prévaut aujourd’hui en Guinée. Malgré ses richesses, ce pays est classé parmi les plus pauvres et les plus corrompus du monde. Au pouvoir depuis le 3 avril 1984, Lansana Conté n’a pu sortir la Guinée de son sous-développement. Cela ne l’a pas empêché de se faire réélire à la tête de l’État au risque d’enfoncer le pays davantage dans le chaos. C’est le moment pour tous les patriotes de se lever ensemble, pacifiquement, pour invalider les résultats de l’élection présidentielle du 21 décembre 2003, instaurer le dialogue politique, mettre en place un gouvernement d’union nationale, et organiser de nouvelles élections générales libres et transparentes. La dictature n’est plus de mise. Ensemble, sauvons la Guinée !

Le droit de se défendre
L’islam n’est pas une religion de violence. Ceux qui disent le contraire ne connaissent pas le Coran. Ils sont égarés. Le musulman a le droit, comme tous les autres croyants, de défendre sa religion, de défendre les Palestiniens et tous les innocents, des enfants, des femmes, tués en Irak. Que la paix règne dans le monde !

Le voile et la vertu
Le 5 décembre 2003, à Tunis, Jacques Chirac a déclaré aux lycéens avec lesquels il débattait : « Je considère que, les Français étant ce qu’ils sont, le port du voile est une sorte d’agression qu’il leur est difficile d’accepter. » Monsieur le Président, il est bien d’autres agressions dont personne ne parle tellement elles sont devenues banales. Lorsqu’en France je vais à la plage je suis « agressé » par une multitude de seins nus… Que dire aussi des journaux et des affiches à caractère sexuel offerts à la vue de tous et de toutes, petits et grands…
De grâce, Monsieur le Président, ne confondez pas laïcité et vertu, et laissez le foulard aux croyantes. Que dans cet océan de turpitudes, les petites musulmanes voilées soient un modèle pour ces petites françaises dévêtues à l’envi par des parents inconscients… Monsieur le Président, ma mère, une fervente chrétienne, sortait rarement nu-tête. Mais c’était l’éducation d’une autre époque, une époque où les hommes étaient des Hommes et les femmes des Femmes !