Un pas décisif vers la paix

Publié le 12 janvier 2004 Lecture : 2 minutes.

Une nouvelle étape a été franchie sur le chemin de la paix au Sud-Soudan. En signant, le 7 janvier, à Naivasha, au Kenya, un accord sur le partage des ressources, en particulier pétrolières, le vice-président Osman Ali Taha et le leader de la rébellion sudiste John Garang ont résolu l’un des derniers litiges qui opposait les deux parties. Aux termes de cet accord, 50 % des recettes provenant de l’or noir reviendront au Sud, où sont situés les plus grands gisements.
Le règlement du conflit qui oppose depuis vingt ans le pouvoir central islamiste à l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS), à majorité chrétienne et animiste, n’a jamais paru si proche. Les négociations, en cours depuis plusieurs mois à Naivasha, devraient déboucher, d’ici à la fin de janvier, sur la signature d’un accord de paix mettant un terme à une guerre qui aura fait entre 1,5 million et 2 millions de morts.

Les deux protagonistes étaient parvenus à s’entendre, fin 2002, sur les rapports entre l’État et la religion, et sur le droit à l’autodétermination du Sud, qui fera l’objet d’un référendum à l’issue d’une période de transition de six ans. Un consensus venant d’être trouvé sur la répartition des revenus, seules deux questions restent en suspens : le statut de trois régions centrales et le partage du pouvoir. Les discussions sur l’administration des monts Nuba, de l’État du Nil bleu méridional et de l’Abyei, revendiquée par les deux parties, semblent sur le point d’aboutir. La composition du gouvernement provisoire devrait donc être le dernier sujet de ces longues tractations.
Depuis la visite du secrétaire d’État américain Colin Powell à Naivasha, le 22 octobre 2003, Washington fait pression sur le président Omar el-Béchir et sur le chef rebelle John Garang pour qu’ils signent un accord le plus rapidement possible. La Maison Blanche souhaite en effet obtenir un résultat en politique extérieure avant le lancement de la campagne présidentielle. La sympathie dont bénéficie la cause sud-soudanaise auprès des Églises protestantes américaines, dont le vote est acquis à George W. Bush, n’est probablement pas étrangère à cette insistance.

la suite après cette publicité

Ces pressions diplomatiques, assorties de la promesse d’une aide de 200 millions de dollars, qui sera versée dès la signature d’un accord global, pourraient accélérer la conclusion des négociations. La perspective de sortir de la liste américaine des États terroristes est une motivation supplémentaire pour Khartoum.

La fin de la guerre au Sud-Soudan ne marquera malheureusement pas le retour à la paix sur l’ensemble du territoire. La province de Darfour, située à l’ouest du pays, est en effet en proie depuis un an à deux nouvelles rébellions. Des affrontements sanglants ont d’ailleurs éclaté ces derniers jours. Des négociations séparées entre le pouvoir soudanais et ces deux mouvements seront donc nécessaires pour ramener la sécurité dans le pays le plus étendu du continent.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires