Trophée de chasse
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Diffusée le 7 janvier par le Pentagone, cette photo inédite de l’arrestation de Saddam Hussein dans son gourbi d’Al-Daour au soir du samedi 13 décembre 2003 a quelque chose de profondément révoltant. Non pas parce que l’objectif « pédagogique » de ce cliché montrant l’ex-raïs terrassé comme un trophée de chasse colonial cache mal une volonté acharnée d’humilier le respect des peuples, de leur histoire et de leur psychologie est une notion que les stratèges américains considèrent désormais comme négligeable (où l’on regrette Henry Kissinger qui, lui, savait en tenir compte). Mais parce que celui qui a décidé de rendre publique cette image choc jusque-là tenue en réserve, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, était, il y a à peine vingt ans, l’un des principaux avocats (avec le secrétaire d’État George Schultz) d’un soutien américain inconditionnel à Saddam. À deux reprises, en 1983 et en 1984, Rumsfeld se rendit à Bagdad pour serrer avec obséquiosité la main du dictateur ami, alors en guerre contre le diable iranien. Depuis, le Kaiser du Pentagone n’a de cesse de faire oublier ce souvenir nauséeux. Et dire qu’à la
lecture des sondages, ses compatriotes se posent toujours la question : « Pourquoi les autres nous haïssent-ils tant ? »
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