SRAS, le retour ?

Un cas de pneumonie atypique a été décelé en Chine. Cette résurgence n’est pas étonnante.

Publié le 12 janvier 2004 Lecture : 2 minutes.

Il est revenu de l’endroit où il était apparu. Le virus du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), qui a mis en alerte la planète entière au premier semestre 2003, faisant 774 morts et 8 000 malades, reprend des forces. Un cas a surgi, dans la province chinoise de Guangdong (Canton), le 20 décembre. Le 6 janvier, après de nombreux tests, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) confirmait qu’il s’agissait du SRAS. Le malade a aussitôt été isolé. Le 8 janvier, dans la même province, un deuxième cas était suspecté et aussitôt mis en quarantaine.
Lorsque la phase épidémique avait été déclarée « maîtrisée », Jong-wook Lee, le directeur général de l’OMS, avait souligné combien le monde avait eu de la chance d’en venir à bout, mais il soulignait qu’il fallait être vigilant face à de potentielles flambées à venir, particulièrement à l’entrée de l’hiver dans l’hémisphère Nord, une période favorisant la multiplication du virus.
Le SRAS est donc une maladie avec laquelle il faudra désormais compter. Déjà, en septembre dernier à Singapour et en décembre à Taiwan, des alertes avaient été formulées lorsque des scientifiques avaient développé la maladie. Mais, travaillant sur le virus, ils avaient été accidentellement contaminés et mis en quarantaine à temps. Cette fois, l’homme, un producteur de télévision de 32 ans habitant dans la banlieue de Canton, a pu contaminer d’autres personnes avant d’être placé en quarantaine. Quatre-vingt-un individus, avec lesquels le Cantonais a été en contact, ont d’ailleurs été préventivement isolés. Mais, pour l’instant, aucun n’a déclaré cette maladie pourtant hautement contagieuse.
Les autorités chinoises, qui avaient, en décembre 2002, difficilement ouvert leurs frontières aux experts médicaux internationaux, ont, cette fois, rapidement fait appel aux équipes de l’OMS, qui ont eu accès aux examens réalisés sur l’homme suspecté. Seule recommandation émise par l’agence : envoyer ces échantillons à des laboratoires internationaux afin de poser un diagnostic définitif. Là encore, la Chine a témoigné d’une plus grande ouverture que l’an passé puisqu’elle a fourni ces échantillons à des experts indépendants. Avec le résultat que l’on connaît.
Ce cas avéré aura au moins prouvé que les autorités chinoises et la communauté internationale ont retenu les leçons de l’épidémie de 2003. Les réactions ont été d’autant plus rapides que la maladie, ses symptômes, son diagnostic et son traitement sont mieux connus. Un séquençage génétique du virus a également permis de déterminer son origine animale. L’hôte serait la civette, un rongeur apprécié dans la cuisine locale, chez laquelle existe un coronavirus du même type à la séquence génétique toute proche. Selon les scientifiques, le SRAS serait un mutant de ce virus. Afin d’éviter une explosion épidémique semblable à la précédente, les autorités chinoises ont lancé une campagne d’abattage de l’animal dans la province de Guangdong, et ont fermé tous les marchés d’animaux sauvages de la région. D’autres cas suspects, en Malaisie et aux Philippines, ont été placés en quarantaine.
La menace que font peser ces organismes très actifs demeure. Même si les connaissances médicales s’améliorent, nous ne serons jamais à l’abri d’épidémies inédites, pour lesquelles il faudra élaborer de nouvelles stratégies de lutte.

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