3 millions de dollars pour la famille Diallo

Publié le 12 janvier 2004 Lecture : 2 minutes.

Après quatre ans de procédure, l’affaire Amadou Diallo, du nom de ce jeune Guinéen de 24 ans abattu le 4 février 1999 par quatre policiers new-yorkais, a connu son épilogue. La ville de New York a accepté, le 5 janvier, de verser 3 millions de dollars de dommages et intérêts aux ayants droit de la victime, qui en réclamaient 81 millions. Même si la plus grande partie de la somme octroyée va servir au paiement des honoraires et des frais de justice, l’indemnisation représente une victoire pour Kadiatou Diallo, la mère d’Amadou, et pour Laouratou, Ibrahim et Abdoul, soeur et frères de la victime. Mieux : ils ont entendu, le 6 janvier, les regrets qu’ils ont tant réclamés, qui plus est de la bouche de Rudolph Giuliani, maire de New York au moment des faits : « Toute cette affaire est une terrible tragédie et, encore une fois, je présente mes condoléances à la famille Diallo. »
Il était temps, dira plus d’un, après que les quatre policiers qui ont vidé leurs chargeurs sur Amadou Diallo, désarmé, ont été acquittés, maintenus à leur poste et soumis à une simple « peine de sur-formation » – au motif que leur acte n’était pas le fruit d’une mauvaise intention.
Mais il en fallait plus pour entamer la détermination de Kadiatou Diallo, qui a maintenu la pression dans les médias (l’affaire fera même la une du New York Post), publié un best-seller, My Heart Will Cross this Ocean : My Story, My Son Amadou, créé la Fondation Amadou-Diallo (FAD, dont le but est de « promouvoir l’unité entre les races à travers des programmes impliquant des étudiants, professeurs et chercheurs d’Afrique et des États-Unis »), et un site Internet fort visité. Infatigable, elle a tenu des conférences dans les universités, frappé à la porte des groupes de pression et cherché des connexions jusqu’au sein du Congrès. De nombreuses personnalités ont rejoint sa cause, tels le révérend Al Sharpton, célèbre activiste africain-américain, David Dinkins, ancien maire de New York (élu président du conseil d’administration de la FAD), et Norman Siegel, avocat et défenseur des droits de l’homme (trésorier de la FAD)…
Mais le dénouement judiciaire n’est qu’une étape. Le combat continue dans le cadre de la Fondation, qui compte octroyer chaque année dix bourses de 20 000 dollars à des étudiants africains pour les aider à réaliser ce « rêve américain » que nourrissait tant Amadou Diallo.

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