Menaces sur le Gisti

En raison d’une diminution régulière des subventions publiques, le groupe d’information aux immigrés risque de ne pas boucler son budget.

Publié le 12 janvier 2004 Lecture : 2 minutes.

Ouf ! Chez les huit salariés du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), on respire un peu. Depuis l’appel à dons du 17 septembre dernier, 76 000 euros sont rentrés dans les caisses et les salaires pourront être honorés. « Cette rentrée d’argent a résolu nos problèmes actuels de trésorerie », se réjouit Nathalie Ferré, la présidente de la célèbre association d’aide juridique et de formation des travailleurs sociaux, forte de cent soixante-dix membres dont quarante avocats. La permanence téléphonique gratuite permet chaque année à trois mille personnes de recevoir une aide précieuse pour démêler des cas parfois ubuesques ou au contraire très simples, et les correspondances écrites sont traitées par des juristes bénévoles. Les publications régulières et les formations permettent aux autres associations, ou aux chercheurs, de rester à jour sur les questions de l’immigration. Le Gisti participe également à des actions de lobbying et à des manifestations contre les lois et les pratiques françaises défavorables aux immigrés.
« Toutefois la question de l’équilibre de notre budget se pose à nouveau pour 2004 », constate N. Ferré. Le déficit devrait s’élever à 15 % du budget. En septembre dernier, le Gisti avait effectivement tiré la sonnette d’alarme. Des retards très conséquents dans le versement des subventions publiques avaient perturbé la trésorerie du groupe et avaient amené l’association à s’endetter. Certains projets ont dû être suspendus et la crainte d’une disparition totale du Gisti, créé en 1972, a effleuré les esprits. Contrairement à beaucoup d’associations, le Gisti a pourtant la chance d’assez peu reposer sur les subventions publiques. Leur baisse régulière, depuis quelques années, n’aurait donc pas dû affecter directement le budget. La principale allocation que reçoit l’association est attribuée par Matignon. Elle est passée de 15 000 euros en 2001 à 12 000 euros en 2002, puis à 6 000 euros en 2003.
Mais si le principal poste de revenus du Gisti concerne les formations (22 % du budget total de 550 000 euros), il risque justement de diminuer à mesure que les associations qui paient ce genre de formations à leurs employés recevront elles-mêmes de moins en moins d’argent. Nathalie Ferré s’inquiète pour l’avenir : « Nous n’aurons pas de budget équilibré cette année, c’est sûr, puisque certaines de nos conventions pluriannuelles touchent à leur fin et que nous ne savons pas lesquelles seront renouvellées. Et nous ne pourrons pas dépenser moins. En ces temps de réformes, nous avons besoin de faire paraître de nouvelles publications. » Du coup, l’appel à dons est toujours valable, pour que demeure cette institution d’aide juridique aux immigrés en difficulté sur le territoire français.

Pour faire un don au Gisti : www.gisti.org

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