Mali : Barkhane a bien bombardé un mariage à Bounti, selon la Minusma

La frappe aérienne menée par Barkhane à Bounti, le 3 janvier, a créé une vive polémique. Tandis que les autorités françaises assurent avoir ciblé des jihadistes, des associations maliennes affirment que la majorité des victimes sont des civils. Un rapport de la Minusma vient de leur donner raison.

Un Mirage 2000 français à Niamey, au Niger, d’où partent les avions menant des frappes aériennes dans tout le Sahel. © Ministère français de la Défense

Un Mirage 2000 français à Niamey, au Niger, d’où partent les avions menant des frappes aériennes dans tout le Sahel. © Ministère français de la Défense

Aïssatou Diallo. Bokar Sangareě

Publié le 30 mars 2021 Lecture : 5 minutes.

Les résultats de l’enquête de la division des droits de l’homme et de la protection de la Minusma étaient très attendus. Et ses conclusions sonnent comme un désaveu cinglant de la version défendue jusqu’ici par les autorités militaires et politiques françaises. Depuis la frappe aérienne menée le 3 janvier par Barkhane près du village de Bounti, dans la région de Douentza, deux versions contradictoires s’affrontent : alors que l’armée française affirme avoir visé des jihadistes, l’association Tabital Pulaaku assure que le bombardement a visé une cérémonie de mariage et que de nombreux civils ont été tués.

Le rassemblement consistait en une célébration de mariage

Sur ce point, les conclusions du rapport de la Minusma sont claires, et mettent à mal les affirmations de l’armée française. Les auteurs du rapport ont certes pu établir la présence, ce jour-là, de cinq individus armés, dont au moins un portait son arme de façon visible. « Arrivés dans le village à bord de trois motos dans la matinée du 3 janvier en provenance d’un autre lieu, ces cinq individus armés appartiendraient à la Katiba Serma », précise le rapport.

Mais les enquêteurs sont formels : « Le rassemblement consistait en une célébration de mariage qui a réuni une centaine de personnes, en majorité des civils habitant Bounti, à l’exception des cinq présumés membres de la Katiba Serma ».

19 civils tués

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