Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 12 décembre 2006 Lecture : 4 minutes.

Pendant que la Guinée se meurt
– En tant que Guinéen, je suis préoccupé aujourd’hui par le sort de mon pays qui s’enfonce chaque jour davantage dans le gouffre, otage de sa classe dirigeante. Il est temps que la communauté internationale considère la situation guinéenne avec sérieux ; l’Union africaine est également concernée – sans oublier les grandes puissances occidentales.
Adama Keita, Nouakchott, Mauritanie

Le voile, c’est « tendance »
– Il est incontestable que 2006 sera marqué par le « retour » en force du voile dit islamique. Force est de constater qu’il est très présent, de Casablanca à Tunis, en passant par Tanger, Fès, Oujda, Oran, Alger, Annaba ou Constantine. J’ai récemment séjourné pendant un mois dans mon pays d’origine, l’Algérie, et je tiens à vous faire part de mes sentiments quant à ce phénomène. Dans les rues d’Alger, ma première vision a été celle de la triste agonie du haïk, ce long drap blanc très en vogue dans ma jeunesse, au profit du hijab, qui fait couler tant d’encre. Jusque dans la terre de mes origines, le mlaya (long drap noir porté en signe de deuil), que portait ma maman durant mon enfance, n’en devient que de plus en plus rare, et ce au profit de ce même hijab.
Il y a également des femmes qui ne portaient pas le voile et qui se sont mises à le porter. Mais à mon avis, c’est la conséquence de l’influence médiatique des pays du Moyen-Orient. Mon épouse y a vu surtout un effet cache-misère. Et la majorité des femmes voilées que nous côtoyons ne cesse d’affirmer que c’est « normal » de le porter. Un phénomène commun aux trois pays du Maghreb. Un grand merci pour les enquêtes publiées sur ce sujet par Jeune Afrique.
Lakhdar Boussaha, Soyaux, France

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cuménisme ou croisade ?
– L’édito de BBY publié dans J.A. n° 2394 et intitulé « Opération Syrie » m’a vivement intéressé par sa clairvoyance et son analyse des « deux curieux voyages », car la coïncidence m’avait aussi frappé. On peut être plus ou moins d’accord avec ses conclusions sur la stratégie de l’affrontement, mais je crois que son interprétation du voyage en Turquie de Benoît XVI est à reconsidérer.
En effet, pour tout observateur attentif, tel que BBY l’est certainement, le voyage du pape s’inscrit dans le prolongement naturel des déplacements de ses prédécesseurs, Paul VI et Jean-Paul II, sur le chemin de l’cuménisme en vue d’un dialogue toujours plus urgent entre les deux Églises catholiques : celle d’Occident et celle d’Orient, là où la chrétienté est réduite à quelques centaines de milliers de fidèles dans le « cinquième pays le plus peuplé du monde islamique ».
Il est important d’ajouter à cela que le pape avait été officiellement invité par le président de la République turque et que, si coïncidence il y avait, celle-ci était en faveur de la nation turque, qui postule en ce moment pour son entrée dans l’Union européenne, dont Benoît XVI n’a pas hésité à plaider la cause.
Carlo Ghezzi Morgalanti, Varese, Italie

Un vide Royal
– Méditons sur cette sentence de Samuel Johnson : « mieux vaut se taire et passer pour un idiot que d’ouvrir la bouche et ne plus laisser aucun doute ». Elle figure du reste parmi la sélection de citations se trouvant à la suite de l’éditorial du n° 2394, dans lequel BBY analyse l’élection présidentielle française en exposant des certitudes. Je pense, pour ma part, que les Français éliront leur président en fonction de ses compétences, de son action et d’un projet. Avec tout le respect que je dois à la candidate socialiste, ses idées sur la condition des femmes, sa proposition de faire garder les délinquants mineurs par des militaires ne sont pas très convaincantes, car on ne dirige pas un pays avec un programme aussi mince – pour ne pas dire sans programme du tout.
Je ne sais quel enthousiasme anime BBY dans son édito pour dire que Ségolène Royal innove, mais il devrait se montrer prudent Pour ma part, je ne suis pas un fan de Sarkozy mais j’aurais préféré voir un autre candidat de gauche face à lui, et non pas une icône qui n’a aucune expérience de l’État, car il s’agit quand même de diriger la cinquième nation du monde. Nous n’allons pas élire quelqu’un sur la simple consonance de son prénom ou de son sexe.
J.-M. Salvetti, Rome, Italie

Borrel, avec deux « r »
– Dans l’interview du président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh (J.A n° 2395), vous parlez à plusieurs reprises de l’« affaire Borel ». Or le nom de ce juge français, dont les circonstances du décès, en 1995, restent controversées, s’écrit « Borrel », c’est-à-dire avec deux « r ».
loup daubertans, Montrouge, France

Réponse : Merci de nous signaler cette « coquille ». Nous demandons à tous les lecteurs de bien vouloir nous excuser de l’avoir laissée passer.

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Précision
– Le Pr Michel Kazatchkine n’est plus directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida, comme indiqué dans notre n° 2395 (p. 18), mais ambassadeur chargé de la lutte contre le VIH-sida et les maladies transmissibles. Lui a succédé, le 29 juin 2005, à l’ANRS, le Pr Jean-François Delfraissy, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre.

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