« Troublant »

Publié le 12 décembre 2006 Lecture : 1 minute.

Après la publication, le 6 décembre, du rapport Baker (voir pp. 19-22), on guettait la réaction du principal intéressé : George W. Bush. Le président américain n’a pas traîné, mais il a préféré ne pas affronter seul l’opinion. C’est donc avec Tony Blair, le Premier ministre britannique, qu’il a donné une conférence de presse le 7 décembre. Sur la situation en Irak, le rapport dresse un diagnostic en forme d’évidence : « grave, et ne cesse d’empirer ». Bush n’a rien appris ni rien oublié. Il parle encore de « victoire » et de « démocratie ». Et Blair, le « caniche », lui emboîte le pas : « Nous faisons ce qu’il faut pour être fidèles à nos valeurs. »
Le président est néanmoins préoccupé par les pertes humaines. Bien entendu, ce sont les boys qui retiennent son attention : 105 tués en octobre, 69 en novembre et déjà 32 au cours de la première semaine de décembre Le cap des 3 000 devrait être dépassé à la fin de l’année. S’agissant des civils irakiens, le dernier bilan de l’Iraq Body Count avance une fourchette : entre 49 642 et 55 048 morts. Quel mot utilise Bush pour parler (ou, plutôt, ne pas parler) de cette hécatombe ? « Troublant. »
Le conflit israélo-arabe n’a pas été oublié lors de cette prestation conjointe. « Les États-Unis, lit-on dans le rapport, doivent fermement s’engager en faveur d’un règlement global. » Autrement dit, faire le contraire de ce que l’administration Bush a fait jusqu’à présent. Blair devrait s’en réjouir, lui qui soutient que « la route de la paix en Irak passe par Jérusalem ». Or que fait-il ? Un petit tour, la semaine prochaine, au Moyen-Orient. Et Bush lui souhaite bon voyage.
Sur l’ensemble du rapport, les deux compères tiennent encore des propos mémorables : « C’est constructif », estime Bush. « Il permet d’aller de l’avant », renchérit Blair. Comment dit-on en anglais « le ridicule ne tue pas » ?

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