Niger, Guinée, Côte d’Ivoire : trio de tête de la reprise pour la Banque mondiale

Moins dépendants des matières premières et relativement épargnés par la nouvelle vague de coronavirus, les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest devraient dépasser les 6 % de croissance en 2021.

Quartier du Plateau et pont Charles-de-Gaulle à Abidjan © nabil zorkot

Quartier du Plateau et pont Charles-de-Gaulle à Abidjan © nabil zorkot

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 1 avril 2021 Lecture : 2 minutes.

C’est un rapport 2021 « Africa’s Pulse » sur l’état de l’économie de l’Afrique subsaharienne mi-figue mi-raisin qu’a publié le 31 mars la Banque mondiale. Une fois encore, les pays qui dépendent le moins de l’exportation de matières premières devraient connaître une reprise certaine, à l’image de la Côte d’Ivoire (+6,2%), de la Guinée (+6,6 %) ou du Niger (+6,9 %).

Les pays très dépendants notamment du pétrole comme l’Angola ou confrontés à des difficultés économiques persistantes comme l’Afrique du Sud n’accélèreront guère.

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Pour Pulse, la première vague de la pandémie a relativement épargné la région. En revanche, et malgré des programmes de soutien des États, la croissance s’y est évanouie pour la première fois depuis vingt cinq ans et a reculé de 2 % en 2020.

Reprise inégale

C’est moins catastrophique qu’en Europe ou en Amérique latine, parce que le virus s’y est propagé moins vite, parce que l’agriculture y a été porteuse et parce que les prix mondiaux des produits de base se sont redressés plus rapidement que prévu grâce à la reprise des achats chinois.

Reste qu’un champion comme le Rwanda a connu sa première récession en dix ans et que l’Afrique du Sud a plongé à – 7 %. L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a calculé que de décembre 2019 à décembre 2020, les arrivées des touristes en Afrique subsaharienne avaient chuté de 78 %, mettant à mal les économies de Maurice, des Seychelles, du Cap Vert ou du Sénégal.

Le rapport estime que le pire est passé et table sur une reprise, mais il pense que celle-ci sera très inégale selon les pays, car l’arrivée de variants du coronavirus a augmenté de 40 % le nombre des infections dans la région.

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Cette deuxième vague ne touche cependant pas tous les pays, ce qui explique que les prévisions donnent une fourchette de croissance en 2021 de +2,3 % à +3,4 %. Le Nigeria ou l’Angola risquent de connaître une convalescence molle, quand les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest comme la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Sénégal, le Togo dépasseront les 4 %.

Dépendance aux délais de vaccination

Pour les autres, « une croissance de 4 % est atteignable, note le rapport, si les pays mettent en œuvre un ensemble de mesures favorables à des investissements soutenus et à la création d’emplois et permettent au taux de change de refléter les forces du marché et d’améliorer la compétitivité ».

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Cela sera aussi fonction de l’allègement du fardeau de la dette qui se discutera durant la semaine du 5 avril, lors des réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI).

Mais la vigueur et la généralisation du dynamisme économique dans toute l’Afrique subsaharienne dépendront surtout de la rapidité de la vaccination des populations qui compensera la fragilité des systèmes de santé et autorisera une franche reprise des activités.

Pour l’instant, les pays riches monopolisent les doses salvatrices qui arrivent au compte-goutte en Afrique. Comme l’a regretté Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), dix pays se sont réservé 70 % des vaccins fabriqués dans le monde à ce jour… et ce ne sont pas des pays africains.

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