Lutte de pouvoir en Jordanie : le Maroc et les pays du Golfe font bloc derrière Abdallah II

Le Maroc, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar et d’autres pays arabes du Golfe ont apporté leur soutien à la Jordanie, secouée depuis samedi par une lutte de pouvoir au sein de la famille royale.

Le roi Abdallah II de Jordanie, ici, le 10 décembre 2020. © Yousef Allan/AP/Sipa

Le roi Abdallah II de Jordanie, ici, le 10 décembre 2020. © Yousef Allan/AP/Sipa

Publié le 4 avril 2021 Lecture : 2 minutes.

Le demi-frère du roi Abdallah II, le prince Hamza, a annoncé avoir été « assigné à résidence » à Amman, après avoir été accusé par l’armée d’activités contre « la sécurité du royaume », sur fond d’arrestations notamment de proches de la famille royale.

Abdallah II a reçu plusieurs appels de soutien de ses homologues, en premier lieu, celui de Mohammed VI. Le roi du Maroc s’est entretenu dès dimanche matin avec le roi Abdallah II, qu’il qualifie de « frère et ami », selon un communiqué du Cabinet Royal. Mohammed VI a réitéré « sa solidarité entière et naturelle avec la Jordanie » et « le soutien total » du Maroc « à toutes les décisions » prises par le roi de Jordanie pour « consolider la sécurité et la stabilité ».

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Les Émirats ont affirmé dimanche « leur solidarité totale » avec la Jordanie, selon l’agence officielle WAM. Abou Dhabi a également exprimé son « plein appui à toutes les mesures et décisions du roi Abdallah II pour maintenir la sécurité et la stabilité » de son pays.

L’Arabie saoudite, poids lourd du Golfe et du monde arabe, avait réagi plus tôt dans les mêmes termes. Le palais royal a fait part dans un tweet de « son appui total au royaume hachémite de Jordanie (…) et aux décisions et mesures prises par le roi Abdallah II et le prince héritier Hussein pour sauvegarder la sécurité et la stabilité ».

L’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a directement appelé le monarque jordanien pour lui exprimer son « soutien », selon un communiqué de son cabinet.

Le Koweït, Bahreïn et Oman, autres membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), ont apporté leur soutien à la Jordanie dans des termes très similaires.
Les riches pays du Golfe sont d’importants partenaires de la Jordanie, qui dépend grandement de l’aide internationale.

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« Prestige auprès des Arabes »

Selon l’agence de presse officielle jordanienne Petra, les autorités ont arrêté un ancien conseiller du roi, Bassem Awadallah, et un nombre indéterminé d’autres personnes pour « des raisons de sécurité ».

Le journal américain Washington Post a évoqué un complot visant à renverser le roi.
Hamza avait été nommé prince héritier lorsque son demi-frère Abdallah était devenu roi en 1999. Mais en 2004, Abdallah II l’avait dépouillé du titre pour l’attribuer à son fils aîné Hussein.

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L’Égypte a exprimé sa « solidarité totale et son soutien au royaume jordanien hachémite représenté par sa majesté Abdallah II », selon le porte-parole de la présidence, Bassem Rady.

Le gouvernement irakien a lui indiqué se « tenir aux côtés du royaume jordanien avec à sa tête le roi Abdallah II », alors que l’Irak doit accueillir prochainement un sommet réunissant le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le roi Abdallah II et le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi.

« Le roi Abdallah II jouit d’un grand prestige auprès du peuple jordanien comme auprès des Arabes en général », a déclaré pour sa part le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, dans une déclaration de soutien au royaume jordanien.

En Israël, pays voisin de la Jordanie, le ministre de la Défense Benny Gantz a déclaré que les événements relevaient « des affaires intérieures du royaume » jordanien, « voisin et allié stratégique avec lequel (l’État hébreu) entretient des relations pacifiques ».
Une « Jordanie forte et prospère est dans l’intérêt sécuritaire et économique d’Israël », a-t-il ajouté.

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