Agriculture : au secours, El Niño revient !

El Niño, un phénomène climatique cyclique caractérisé par un changement radical de conditions météorologiques, pourrait revenir à partir de juillet. Edward George, directeur de la recherche sur les matières premières agricoles d’Ecobank, en examine les implications sur les marchés africains pour « Jeune Afrique ».

Edward George, directeur de la recherche sur les matières premières agricoles d’Ecobank. DR

Edward George, directeur de la recherche sur les matières premières agricoles d’Ecobank. DR

edward George

Publié le 21 mars 2014 Lecture : 1 minute.

De plus en plus de spécialistes s’inquiètent d’un retour du phénomène climatique El Niño à partir de juillet. Bien qu’il concerne avant tout les marchés de l’Asie du Sud-Est et de l’Australie, ce changement radical de conditions météorologiques (qui survient tous les trois à cinq ans) pourrait causer de grands dommages au continent africain.

Les perspectives ne sont pas tout à fait claires, mais El Niño – qui, dans le passé, a créé un temps plus sec en Afrique de l’Ouest – pourrait influer sur la production de cacao dans cette région. En intensifiant l’harmattan, il entraverait le développement des cabosses et ferait baisser la taille des fèves et donc les rendements. Les producteurs de coton en Afrique de l’Ouest (notamment au Burkina Faso) pourraient aussi souffrir de ces conditions plus sèches.

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À l’inverse, la baisse de la production de café robusta au Vietnam, premier producteur mondial, pourrait renforcer les prix mondiaux et bénéficier aux exportateurs africains, notamment l’Ouganda et la Côte d’Ivoire. De même, la baisse de la production de cacao en Indonésie et en Équateur ferait monter sa demande mondiale, stimulant les prix à la production en Afrique de l’Ouest.

Mais il faut souligner que le continent est fortement tributaire des importations de produits cultivés en Asie. Dans cette région, El Niño pourrait entraîner un effondrement de la production de riz et d’huile de palme, deux produits abondamment exportés vers l’Afrique.

Une mousson plus faible en Inde pourrait aussi sérieusement réduire la récolte de sucre. Cela ferait monter les prix mondiaux, entraînant une élévation du coût des denrées alimentaires en Afrique et une pression sur les budgets des ménages.

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