Inga 3 : la Banque mondiale donne 73,1 millions de dollars
Le conseil des administrateurs du Groupe de la Banque mondiale a approuvé le 20 mars un don de 73,1 millions de dollars en faveur de la RD Congo. Les fonds serviront à l’assistance technique pour le développement du mégaprojet hydroélectrique Inga 3.
La Banque mondiale a annoncé le 20 mars avoir approuvé un don de 73,1 millions de dollars en faveur de la RD Congo. Les fonds, fournis par l’Association internationale de développement, serviront au « projet d’assistance technique portant sur le développement du projet hydroélectrique Inga 3 Basse Chute (BC) et de quelques sites de taille moyenne », a précisé le bailleur de fonds dans un communiqué de presse.
En novembre dernier, la Banque africaine de développement (BAD) avait annoncé un financement de 68 millions de dollars pour Inga 3. De cette somme, 33,4 millions viendront compléter les sommes données par la Banque mondiale. Ces 106,5 millions de dollars au total serviront uniquement à l’assistance technique et n’impliquent donc aucun chantier de construction ou activités opérationnelles.
Un organisme autonome et transparent doit être créé afin d’adopter les « meilleures pratiques internationales.
Un organisme autonome et transparent – l’Agence de développement et de promotion du site d’Inga (ADEPI) – doit être créé afin d’adopter les « meilleures pratiques internationales dans le choix du concessionnaire privé et lors des négociations de contrats d’achat d’électricité ». Les financements permettront aussi la réalisation d’études techniques, environnementales et sociales.
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Le projet Inga 3 a pour objectif de développer une production électrique de 4 800 mégawatts (MW) sur le site d’Inga et à aménager des lignes de transport électrique pour approvisionner à la fois la RD Congo et l’Afrique du Sud. 1000 mégawatts d’électricité produits par Inga 3 BC seront vendus à la Société nationale d’électricité (SNEL), qui les revendra aux ménages et aux petites entreprises de la région métropolitaine de Kinshasa. 1300 MW seront vendus aux compagnies minières de la province du Katanga. Pretoria a par ailleurs signé un accord avec la RD Congo pour importer environ la moitié (2 500 MW) de la puissance de Inga 3, traité qui a été paraphé par les présidents des deux pays en octobre 2013.
Détournement du débit
« Le projet prévoit le détournement d’environ le sixième du débit du fleuve Congo dans la vallée de la rivière Bundi, sur laquelle sera construit un barrage qui créera un réservoir de 15,5 km2 », a souligné la Banque mondiale qui a précisé que le barrage ne se ferait pas sur le fleuve Congo lui-même et a ajouté que « la superficie de terres inondées par mégawatt (MW) produit sera en effet l’une des plus faibles au monde ».
La superficie de terres inondées par mégawatt (MW) produit sera selon la Banque mondiale l’une des plus faibles au monde.
Le coût de construction estimé pour Inga 3 est de 8,5 milliards de dollars. Le besoin de financement total incluant l’inflation et les frais financiers est d’environ 12 milliards. Une réunion à Paris, les 17 et 18 mai 2013, des principales parties-prenantes au projet avait permis de fixer une date pour le début des travaux : octobre 2015.
Trois groupements sont candidats pour le développement du projet : les chinois Sinohydro et Three Gorges Corporation, exploitants du barrage chinois des Trois Gorges, actuellement le plus important au monde ; les espagnols Actividades de Construccion y Servicios (ACS), Eurofinsa et AEE ; et les coréo-canadiens Daewoo, Posco et SNC-Lavalin.
Plus grand potentiel
« Inga 3 BC reste, sans conteste, le projet le plus à même de transformer l’Afrique en ce 21ème siècle. Il constitue l’un des piliers stratégiques pour l’émergence du Congo qui a besoin d’énergie pour libérer la croissance dans une optique de réduction durable de la pauvreté », a déclaré Augustin Matata Ponyo, premier ministre de la RD Congo, cité dans le communiqué de la Banque mondiale.
« En participant au développement du projet Inga 3 BC dès ses débuts, nous pouvons contribuer à faire en sorte qu’il soit correctement exécuté et qu’il change ainsi la donne en fournissant de l’électricité à des millions de personnes tout en soutenant l’activité commerciale et industrielle », a souligné Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique.
Selon la Banque mondiale, la RD Congo dispose du troisième plus grand potentiel hydroélectrique au monde après la Chine et la Russie. D’une capacité potentielle de plus de 40 000 MW, l’ensemble du projet Inga (comprenant Inga 3, 4, 5, 6, 7 et 8) sera le plus grand site hydroélectrique du monde.
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