Philip Roth encore et toujours

Publié le 12 octobre 2004 Lecture : 1 minute.

Ce n’est probablement pas son meilleur livre – rien à voir avec le souffle et l’ampleur du précédent, La Tache -, mais La Bête qui meurt, le dernier roman de Philip Roth, s’est vite classé parmi les meilleures ventes en France, où l’écrivain américain s’est acquis un public d’une fidélité à toute épreuve.
Avec ce court texte construit en un seul chapitre, dans lequel il s’adresse à un correspondant non identifié, Roth revient à l’un de ses thèmes de prédilection : le sexe. L’exploration de la libido masculine lui a d’ailleurs longtemps valu une réputation sulfureuse, en grande partie à cause de Portnoy et son complexe (Gallimard, 1970). Beaucoup de critiques s’étaient alors contentés de relever la frénésie masturbatoire du héros.
La trame de La Bête qui meurt est des plus simple. David Kepesh, un des doubles romanesques de Roth – l’autre étant le Nathan Zuckerman de La Tache -, universitaire vieillissant et revenu de tout, s’éprend d’une de ses étudiantes, Consuela. Tombé sous le charme des seins de la jeune beauté cubaine, cet esthète attaché à sa liberté va être confronté à la montée inexorable de sentiments jusque-là récusés tels que la dépendance amoureuse et la jalousie.
D’ordinaire habile à insérer ses obsessions dans le grand flux de l’Histoire, Philip Roth donne alors à son récit une tournure mélodramatique assez convenue. La mort, en effet, va s’inviter dans cette liaison hors normes, choisissant de frapper non le vieillard, mais la jeune femme, emportée par un cancer… du sein.
En même temps que ce soliloque pathétique paraît la réédition, dans une nouvelle traduction, de La Contrevie, un des chefs-d’oeuvre de Roth. Parue en France en 1986, cette chronique de la condition juive dans l’Amérique des années Reagan a de toute évidence une autre portée intellectuelle et artistique.

La Bête qui meurt, de Philip Roth, traduit de l’anglais (États-Unis) par Josée Kamoun, Gallimard, 136 pp., 14,50 La Contrevie, traduit par Josée Kamoun, Gallimard, 408 pp., 29 euros.

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