Par ici la sortie, Monsieur Roland !
Publié le 11 octobre 2004 Lecture : 2 minutes.
Thierry Roland, 67 ans, a été écarté par TF1, « comme un lapin en plein vol », pour reprendre une des perles du célèbre commentateur. Au 1er janvier 2005, son duo avec Jean-Michel Larqué aura vécu. Les dirigeants de la Une ont choisi de le remplacer par un autre Thierry, Gilardi de son nom, ex-Canal +, une signature censée « incarner le renouveau de la chaîne ». Au terme d’une carrière bien remplie – il fait ses débuts en 1962 -, celui qui, depuis plus de quarante ans, est « la voix du foot à la télévision française » aura surtout brillé par ses « petites phrases » et « dérapages » inspirés par un humour fétide – franchouillard ou politiquement incorrect, c’est selon. N’était-ce pas sa marque de fabrique ? Après tout, qui n’a pas ri aux éclats en l’entendant, en octobre 1976, traiter un arbitre écossais de « salaud » à cause d’un penalty défavorable ? Lors de la Coupe du monde 1986, n’étaient-ils pas des millions à penser, comme lui, qu’il y avait « autre chose qu’un arbitre tunisien pour diriger un Argentine-Angleterre » ? Il a certes eu le tact de s’excuser pour « n’avoir pas été bon sur la forme ». Pour le fond, donc, il avait « complètement raison ». Qu’y a-t-il de révulsant à faire remarquer, au cours du match France-Sénégal, que « Vieira se bagarre contre ses cousins » ? Pour lui, Mendy ou Cissé, c’est du pareil au même !
Comme avec Le Pen, qu’il trouve à peine « un peu excessif », on peut, tout au plus, lui reprocher sa misogynie assumée et définitive (« le foot, c’est une affaire d’hommes ») ou sa maladresse (« il n’y a rien qui ressemble plus à un Coréen qu’un autre Coréen, surtout habillés en footballeurs »). Ce type, bien sous tous rapports, n’a-t-il pas proclamé qu’il n’était « ni facho ni raciste » ? C’est à peine s’il n’a pas ajouté que sa femme de ménage est marocaine et son gardien d’immeuble malien. Aux saillies parfois salaces de Thierry, on peut ajouter sa nostalgie de l’Algérie française et sa faveur pour le rétablissement de la peine de mort.
Le commentateur de foot n’est guère plus passionnant, avec son sens de l’analyse tactique qui se résume à accompagner le ballon en regardant sa montre tous les quarts d’heure. Après quelque mille deux cents matchs commentés, il n’a pas encore remarqué que, désormais, un chronomètre est incrusté sur nos écrans. C’est cette bande-son que TF1 a décidé de réserver désormais à quelques « privilégiés » du câble et du satellite (TPS-Star et Eurosport). « Tout à fait » ravi de ne pas en faire partie.
