Acquittement de Laurent Gbagbo : Fatou Bensouda a-t-elle raté sa sortie ?
Confirmé en appel le 31 mars dernier, l’acquittement de Laurent Gbagbo vient clore une liste d’échecs marquants pour la procureure de la Cour pénale internationale (CPI). De quoi éclipser les réussites de son mandat de neuf ans, qui s’achèvera le 16 juin prochain ?
Mercredi 31 mars, La Haye, chambre d’appel de la Cour pénale internationale. Le juge nigérian Chile Eboe-Usuji confirme l’acquittement de Laurent Gbagbo. Accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité aux cotés de Charles Blé Goudé, voilà l’ancien président ivoirien définitivement blanchi par la justice internationale. C’est l’ultime camouflet pour Fatou Bensouda dans ce dossier. Au terme de dix ans de procédure marquée par une suite d’échecs, et alors qu’elle laissera son poste le 16 juin prochain au Britannique Karim Khan, élu en février dernier, la procureure de la CPI n’aura donc pas réussi à prouver la culpabilité du détenu le plus célèbre de la Cour.
La magistrate gambienne n’était pas présente lors de cette audience. Elle était à plus 6 500 kilomètres de là, au Mali, où elle achevait une visite de trois jours. Sa dernière en tant que procureure de la CPI. Une manière de « boucler la boucle » de ce long mandat de neuf ans, a-t-elle glissé depuis la mosquée Djingarey Bey, à Tombouctou.
Lorsqu’elle prend officiellement ses fonctions, le 14 juin 2012, après avoir été élue par consensus par les 193 États-membres de la Cour, l’un des premiers dossiers dont elle se charge est en effet celui du Malien Ahmad Al Faqi Al Mahdi. En 2016, le jihadiste sera condamné à neuf ans de prison pour la destruction de bâtiments religieux et historiques. Une première, pour la juridiction.
Qui se rappellera des avancées ?
Au cours de sa visite dans le site historique de Tombouctou, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, elle n’a pas manqué de rappeler ce succès. Elle a aussi évoqué le dossier d’un compatriote d’Al Mahdi, Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, actuellement poursuivi devant la Cour pour 13 chefs d’inculpation, dont des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité et des persécutions pour motif sexiste. Là encore, une première.
La faiblesse, sur ce dossier ivoirien, c’est peut-être d’avoir vu trop loin, trop vite, trop fort
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