Maroc-Allemagne : le business et la coopération mis à mal par la brouille diplomatique
Plus d’un mois après le recadrage diplomatique des relations entre Rabat et Berlin sur fond de divergences politiques, les considérables intérêts économiques commencent à en pâtir.
Le 1er mars dernier, dans la zone logistique du port de Tanger Med, l’ambiance est à la fête parmi les équipes de Dachser Maroc. Le spécialiste allemand du transport international – 5,6 milliards d’euros de revenus en 2020, pour 30 800 collaborateurs dans le monde dont 200 au Maroc – inaugurait son nouvel entrepôt logistique d’une capacité de stockage de plus de 7 000 palettes. Un signe de confiance dans le développement futur des activités au sein du royaume, en cette période de crise planétaire où les investissements étrangers affluent au compte-gouttes.
En fin de journée néanmoins, pour le staff de Dachser Maroc – comme pour les dirigeants et partenaires des 150 entreprises allemandes (qui représentent 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 30 000 emplois directs dans le royaume ) -, c’est la gueule de bois avant l’heure. Les rapports diplomatiques entre Rabat et Berlin ont pris une tournure alarmante.
Tel un couperet, un communiqué du ministère des Affaires étrangères marocain est venu restreindre les actions des institutions allemandes dans le royaume. La note signée Nasser Bourita appelle l’ensemble de l’administration marocaine à « suspendre tout contact, interaction ou action de coopération, aussi bien avec l’ambassade d’Allemagne au Maroc qu’avec les organismes de coopération et les fondations politiques allemandes qui lui sont liés ». Elle souligne que « toute dérogation à cette suspension ne pourra se faire que sur la base d’un accord préalable explicite du ministère des Affaires étrangères ».
En général, nous avions des échanges quasi quotidiens avec nos partenaires allemands
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