La sécurité d’abord
L’Algérie se dote de la première équipe antipiratage du Maghreb et du Moyen-Orient.
Publié le 13 octobre 2004 Lecture : 2 minutes.
Créé en 1985 par le ministère de l’Enseignement et de la Recherche scientifique, le Centre de recherche sur l’information scientifique et technique (Cerist) s’est impliqué dans le développement des technologies de l’information en Algérie. À l’origine, sa mission était de mettre en place un système national d’information scientifique et technique. Avec l’apparition d’Internet, le Cerist est devenu fournisseur d’accès au réseau informatique mondial. En dépit de la vétusté des moyens techniques, le centre a permis une première percée d’Internet, jusqu’à l’arrivée de nouveaux opérateurs privés depuis 1999.
Parallèlement au développement de l’Internet, le Cerist réalise de nombreux produits, logiciels ou documentaires, comme Algeriana, une base de données qui recense toute publication relative à l’Algérie dans le monde entier. « Nous avons développé un réseau académique reliant tous les établissements de recherche, ajoute Abdelkader Khelladi, directeur du Cerist. Nous avons d’ailleurs pour mission de recueillir toutes les thèses et magistères. Nous sommes en quelque sorte la mémoire scientifique du pays. » Et pour que cette mémoire soit préservée, le Centre forme des étudiants en Information scientifique et technique, tout comme des personnels d’entreprises à la sécurité informatique. « C’est une question fondamentale, poursuit Khelladi. Elle concerne tous les utilisateurs. »
Face à la menace croissante de piratage informatique, le Cerist a ouvert en juillet le site spécialisé wikayanet.dz, dont le nom s’inspire du mot arabe « wikaya » (prévention). « Wikayanet est le premier portail algérien de sécurité informatique, précise Aouaouche El Maouhab, chef de division au Cerist. Il permet d’être informé des attaques et des vulnérabilités d’un système. » Le Cerist vient en outre de mettre sur pied une équipe spécialisée dans la sécurité informatique. Elle comprend une vingtaine d’ingénieurs et de chercheurs. Dans le cadre d’un programme de l’agence américaine USAid, ils ont été formés pendant plus d’un an par deux professeurs du Computer Emergency Response Team (Cert), de l’université de Pittsburgh. Ce centre de génie logiciel fait aujourd’hui référence dans son domaine. L’Algérie est le premier pays de la zone Afrique du Nord et Moyen-Orient à profiter ainsi de l’expérience américaine. Objectif : comprendre l’attaque de manière à pouvoir y répondre le plus efficacement possible.
