Présidentielle au Tchad  : un «  ultime combat  » pour Idriss Déby Itno  ? 

Le 11 avril, les Tchadiens sont appelés aux urnes pour le premier tour de la présidentielle. Idriss Déby Itno s’avance en grandissime favori, mais le scrutin ne manque malgré tout pas d’enjeux car, ses partisans eux-mêmes l’affirment, la question de sa succession finira par se poser. 

Le chef de l’État, 68 ans, ne cache guère qu’il considère parfois le pouvoir comme une cage dorée. © DR

Le chef de l’État, 68 ans, ne cache guère qu’il considère parfois le pouvoir comme une cage dorée. © DR

MATHIEU-OLIVIER_2024

Publié le 10 avril 2021 Lecture : 10 minutes.

Dans le quartier des ambassades, non loin de l’aéroport de N’Djamena, les rues sont désertes en ce 8 avril, tôt dans la matinée. Des policiers et des militaires ont pris place aux croisements des principales routes, sous un soleil qui menace, aujourd’hui encore, d’écraser la capitale tchadienne. Quelques automobilistes s’agacent. L’un a un rendez-vous, l’autre un vol à prendre. Les hommes en tenue restent inflexibles. Ce matin, le président a prévu de sortir. Les abords de sa résidence privée et de la mosquée où il a pris l’habitude d’aller prier sont bouclés. Les bérets rouges veillent.

Le maréchal Idriss Déby Itno est en campagne. Depuis son retour de Bongor, à la frontière avec le Cameroun, le chef de l’État, candidat à sa succession ce dimanche 11 avril, a entrepris de sillonner les quartiers de la capitale. Tôt le matin, pour éviter la chaleur, il s’adresse aux foules que ses fidèles bureaux de soutien se sont chargés de réunir. Les ministres et les notables ont mis le paquet. L’un, cadet du gouvernement, a établi un bureau célébrant la « vision » du maréchal, un autre, plus expérimenté, a misé sur le thème de « la convergence », un troisième, enfin, pilote en sous-main un mouvement de jeunesse du Mouvement patriotique du salut (MPS, au pouvoir).

Certains ont rusé pour mieux se faire remarquer. Ainsi Mahmoud Ali Seid, le directeur des affaires administratives de la présidence, a préféré ne pas créer de bureau de soutien affilié au MPS, mais une Coalition des associations de la société civile pour l’action citoyenne (Casac). Le 4 avril, en marge de la campagne du parti et alors que la première dame sillonnait les routes du sud du pays, il organisait un rassemblement au stade de N’Djamena. Tribunes pleines et ambiance de fête. « C’est un malin, sourit un communicant. Pendant que certains se battent pour de la visibilité dans les meetings du MPS, lui organise son truc à part. »

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