« Contemporarybenin » : la vitalité de l’art contemporain béninois à Abidjan
L’exposition, qui regroupe plus de cent cinquante œuvres d’art contemporain réalisées par quatorze artistes originaires du Bénin, fait une première halte à Abidjan avant de s’envoler vers Cotonou. Dernière étape : Dakar.
« Participer à la circularité et à la visibilité de l’art contemporain en Afrique. » Telle est la mission que s’est donnée Idelphonse Affogbolo, l’homme d’affaires béninois derrière l’exposition itinérante Contemporarybenin. Cent cinquante œuvres d’art contemporain – tableaux, sculptures, photographies, céramiques – réalisées par quatorze artistes, tous originaires du Bénin, qui sont à découvrir pendant un mois à Abidjan, à la Galerie Amani et à la Fondation Donwahi, avant leur départ vers Cotonou en septembre puis Dakar en décembre.
Parmi ces artistes, le grand Dominique Zinkpé dont la carrière a véritablement décollé vingt ans plus tôt, ici, en Côte d’Ivoire grâce à l’obtention du prix des jeunes talents africains. Depuis, ses œuvres, beaucoup de grandes peintures aux couleurs vives et aux mouvements souvent inspirés par les exercices nocturnes des cérémonies de la culture animiste, ont fait le tour du monde et obtenu une reconnaissance sur la scène internationale.
Cependant, après avoir beaucoup exposé dans les galeries européennes, il se dit aujourd’hui très heureux de la reconnaissance de son travail en Afrique de l’Ouest : « C’est une forme de légitimité et d’honneur, même si le marché africain n’est pas encore un grand marché. »
Plus de 80 % des œuvres ont déjà trouvé acquéreurs
Signe toutefois de sa vitalité actuelle, plus de 80 % des œuvres de Contemporarybenin ont trouvé acquéreurs avant même le début de l’exposition, grâce au catalogue en ligne. C’est le cas de toutes celles du céramiste King Houndekpinkou, 33 ans, né en France de parents béninois. Le jeune homme est enthousiaste à l’idée que ses réalisations très complexes, faites à partir d’un mélange d’argiles trouvées au Bénin et au Japon où il se rend chaque année, aient trouvé une reconnaissance auprès d’acheteurs ivoiriens, des collectionneurs aguerris ou de nouveaux passionnés.
Mieux, « cette exposition nous donne l’occasion de rencontrer ces nouveaux acheteurs, d’échanger avec eux sur le message que nous souhaitons faire passer », se réjouit-il.
Rassembler en terre africaine les meilleures productions
Avec Contemporarybenin, qui trouvera dans les années qui viennent de nouvelles déclinaisons avec des artistes ivoiriens puis dakarois, Idelphonse Affogbolo espère aujourd’hui obtenir l’adhésion des États et des décideurs publics « par la mise en place de fonds d’acquisition d’œuvres (…) afin de rassembler en terre africaine les meilleures productions de nos artistes ».
Pour ce grand passionné d’art, lui-même collectionneur, il ne s’agit plus seulement de montrer ses œuvres en Afrique « mais aussi d’en conserver traces ». Son souhait est aussi de faire découvrir l’art contemporain africain aux plus jeunes, via les écoles, pour « un apprentissage de leur regard sur l’art africain » qu’il considère comme « une grande respiration ».
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