Darfour : l’argent de la paix

Khartoum a accepté le principe d’une force d’interposition. Mais il manque encore à l’Union africaine les moyens de sa politique.

Publié le 12 octobre 2004 Lecture : 2 minutes.

La décision finale interviendra le 20 octobre, mais il y a déjà un accord de principe de la part du gouvernement soudanais et des pays membres de l’Union africaine (UA) sur la mise en place, au Darfour, d’une mission de maintien de la paix engageant 3 500 à 4 000 soldats africains. La population civile, toujours victime d’exactions, a l’urgent besoin d’une protection solide mais, actuellement, le mandat des observateurs de l’UA et des soldats chargés de les protéger ne leur autorise aucune action d’interposition. Il est aussi prévu la création d’un corps de police internationale, qui travaillera en relation étroite avec son homologue soudanaise.
Le déploiement de cette nouvelle force ne sera pas chose aisée, même si le Conseil de paix et de sécurité de l’UA affiche un optimisme à tous crins. Déjà, la mission actuelle rencontre des difficultés imprévues. À titre d’exemple, sur les 155 soldats que le Nigeria a envoyés, le 30 août, pour renforcer le contingent de l’Union, seuls 24 ont pu être déployés, les camps destinés à les abriter près d’El-Fasher, la capitale du Nord-Darfour, n’étant toujours pas prêts.
Se pose également le problème du financement. L’Union européenne a promis une enveloppe globale de 250 millions d’euros pour l’ensemble des missions de paix engagées par l’UA. Une bonne partie pourrait être affectée au Darfour. Sera-t-elle suffisante ? Conscients de leur rôle de « grands » sur le continent, le Nigeria et l’Afrique du Sud s’apprêtent à mettre la main à la poche de façon conséquente. Enfin, les Nations unies vont également y contribuer.
Il ne faut pas trop tarder. Objets de toutes les attentions de la communauté internationale depuis plusieurs mois, les déplacés (près de 1,2 million) souffrent du manque de soins, d’eau, de nourriture, et de l’insécurité qui les empêche de rentrer chez eux. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui cogère les camps, a pourtant mis en place un pont aérien entre Genève (Suisse), Nairobi (Kenya) et Khartoum, pour acheminer pas moins de 800 tonnes de vivres pour l’hivernage en cours. Enfin, les observateurs de l’UA, débordés par les informations qu’ils reçoivent sur les exactions commises, peinent à les vérifier toutes.

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