Brainstorming africain
Ecrivains, chercheurs, philosophes, cinéastes, artistes, hommes politiques, sociologues, scientifiques, Prix Nobel (Soyinka, De Klerk)… Jamais autant de matière grise n’avait été réunie sur le continent. La première conférence des intellectuels d’Afrique et de la diaspora s’est tenue à Dakar, du 7 au 9 octobre, sous l’égide de l’Union africaine (UA). « En réunissant près de sept cents intellectuels, nous entendons leur donner une tribune pour mieux se faire connaître et dialoguer sur les problèmes qui assaillent notre continent », a souligné le chef de l’État sénégalais Abdoulaye Wade, hôte et instigateur de l’événement. Dès la cérémonie d’ouverture, le 7 octobre, dans le centre de conférences de l’hôtel Méridien Président, la question principale est posée : que peuvent apporter les membres de l’intelligentsia africaine au développement du continent ?
Dans une ambiance décontractée, les chefs d’État ou leurs représentants ont accompagné Alpha Oumar Konaré, président de la Commission de l’UA, pour un lancement réussi : Thabo Mbeki (Afrique du Sud), Abdoulaye Wade, Amadou Toumani Touré (Mali), Yoweri Museveni (Ouganda), Pedro Pires (Cap-Vert), Isatou Njie Saidy (vice-présidente de la Gambie). Nelson Mandela, qui n’a pas fait le déplacement de Dakar, a envoyé un message enregistré.
Bons mots et traits d’humour pour détendre l’atmosphère, discours plus « sérieux » pour fixer les objectifs de la conférence et poser les véritables enjeux, les « grands travaux » pouvaient commencer autour de thèmes bien définis : panafricanisme, intégration africaine, relations entre le continent et ses diasporas, identité africaine, place de l’Afrique dans le monde, sciences et technologies.
Financée par les États membres de l’UA ou d’institutions comme l’Organisation internationale de la Francophonie, mais aussi par les contributions d’entreprises africaines (c’est suffisamment rare pour être souligné), la conférence – une de plus tenue sur le continent pour aborder les maux dont il souffre diront les plus sceptiques – n’a pour autre objectif que de trouver un moyen efficace de tirer profit d’une matière grise existante, mais jusqu’ici peu ou mal utilisée. « L’intelligence d’un homme couché sous un arbre de la savane africaine ne sert à rien. Il faut la mettre en pratique, à chaque instant, pour franchir les difficultés auxquelles nous sommes confrontés », a expliqué Amadou Toumani Touré. La métaphore est simple mais efficace. Reste, une fois de plus, à faire en sorte que les avancées qui sortiront de ce brainstorming sans précédent ne restent pas lettre morte. Car, comme l’a souligné Alpha Oumar Konaré, « ce serait une tragédie (sic) si rien ne sortait concrètement de cette conférence ». À suivre…
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