Au service de l’entreprise

Les solutions informatiques ne servent plus seulement au transfert de données. Parmi les nouvelles applications, la téléphonie se généralise.

Publié le 12 octobre 2004 Lecture : 4 minutes.

La quasi-totalité des entreprises et des organismes en Afrique, comme dans le reste du monde, sont maintenant équipés d’un réseau ou de plusieurs réseaux informatiques. Pour les responsables de ces systèmes, l’enjeu principal est aujourd’hui d’améliorer la qualité de service et la sécurité des données transmises. Hervé Beleoken, responsable Afrique et Moyen-Orient d’Azlan, société fournisseur de réseaux et de systèmes de télécommunications, constate cependant que les habitudes ont la vie dure : « Par exemple, si un opérateur observe une diminution des performances d’une partie du réseau, son premier réflexe est d’augmenter le débit à l’entrée, ce qui revient à racheter de la bande passante au fournisseur d’accès à Internet et cela finit par coûter cher. Il est généralement plus rentable de mieux gérer le réseau en interne. Il existe des outils, comme PacketShaper, de la société Packeteer, qui prennent en charge les priorités et le routage des données. » Depuis près de dix ans qu’Azlan travaille sur le continent, Hervé Beleoken a appris à être didactique.
Pour comprendre les évolutions en cours, revenons au système informatique de base d’une entreprise. Il est composé de divers éléments – ordinateurs et périphériques – reliés entre eux par un réseau nommé LAN (Local Area Network). Le plus simple et le moins cher pour construire un tel réseau est de poser des câbles en cuivre, parfois à fibre optique. Les équipements sont placés en étoile autour d’un « concentrateur » (hub), qui assure la circulation des données, ou d’un commutateur (switch), capable, en outre, de reconnaître les différents ordinateurs : en envoyant l’information uniquement au destinataire, le trafic du réseau est réduit d’autant. En fonction du nombre d’appareils reliés à un hub ou à un switch, il faut utiliser un routeur, qui permet de relier deux ou plusieurs réseaux entre eux. Il est utilisé couramment pour la liaison du réseau interne vers l’extérieur et filtre les informations. L’utilisation de la norme WiFi permet de créer simplement des réseaux sans fil nommés Wireless LAN (WLAN, ou Radio Ethernet). En Europe et aux États-Unis, des routeurs WiFi font leur apparition dans les hypermarchés, qui permettent de relier trois ou quatre ordinateurs entre eux pour créer un réseau domestique ou de petite entreprise.
Certains des ordinateurs du réseau, les serveurs, partagent leurs données ou leurs fonctions avec les autres ordinateurs. Ils peuvent mettre à disposition des ressources aussi variées que leur disque dur, pour le stockage ou la sauvegarde des bases de données, ou encore de la puissance de calcul. Les serveurs d’application sont particulièrement populaires sur le marché africain : ils centralisent les logiciels utilisés dans l’entreprise et les mettent à la disposition des utilisateurs qui n’ont plus qu’un minimum de programmes d’applications installés sur leur ordinateur. Une telle solution présente bien des avantages de coût, comme le précise Hervé Beleoken : « En installant sur le serveur des applications récentes, même si les terminaux et les systèmes d’exploitation sont anciens, cela fonctionne. D’où une réduction des coûts, de la maintenance, une évolution moindre et un rachat de matériel réduit… On peut en outre ajouter un logiciel intelligent, comme Citrix, qui permet de multiplier par dix le nombre d’utilisateurs. J’ai vu de nombreux exemples au Sénégal ou au Cameroun, où les performances obtenues grâce à Citrix sont excellentes. »
Autre atout apprécié des réseaux informatiques d’entreprises, la centralisation des moyens de stockage des données. L’élément le plus marquant dans ce domaine est la baisse des coûts des périphériques. Bien que plus lents, les nouveaux disques durs sont presque trois fois moins chers. En combinant anciens et nouveaux aux côtés d’un même serveur, il est possible de réaliser un centre d’archivage puissant et performant, au service des utilisateurs en fonction de leurs besoins : la vitesse ou la quantité. L’autre grande nouveauté dans ce domaine se nomme NAS (Network Attached Storage) et consiste en un « juke-box » où chaque utilisateur pioche les données ou les zones d’archivage dont il a besoin. Principal avantage de cette solution, qui se développe avec succès dans les petites entreprises après s’être imposée dans les grandes structures : il n’y a pas besoin d’un ordinateur qui fasse office de serveur de données.
Enfin, le réseau informatique sert, de manière croissante en Afrique, où cette fonction est très appréciée… à téléphoner ! « Les solutions nommées VoIP et ToIP tendent à remplacer les centraux téléphoniques classiques dans les entreprises, explique Hervé Beleoken, et sont moins chères. » La voix sur Internet Protocole (VoIP, Voice over Internet Protocole), qui consiste à faire passer une communication téléphonique par Internet, est déjà bien connue des cybercafés africains. Elle est facile à mettre en oeuvre entre deux ordinateurs reliés à Internet. La téléphonie sur IP (ToIP), qui ajoute des fonctions d’administration complexes comme la messagerie vocale ou le filtrage d’appels, l’est un peu moins. Mais son usage se développe, car elle peut aller jusqu’à remplacer la téléphonie classique pour une entreprise ou un organisme réparti sur plusieurs centres géographiques, un cas assez fréquent en Afrique.

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