Acte II

Publié le 11 octobre 2004 Lecture : 2 minutes.

Le 12 novembre 2003, le verdict du procès en première instance de l’affaire Elf avait été théâtral, avec l’arrestation à l’audience des trois principaux acteurs du « casse du siècle ». Un an plus tard, le 6 octobre, dans la 9e chambre de la cour d’appel, l’atmosphère était beaucoup plus détendue, alors que débutait le procès en appel de quinze des protagonistes de l’affaire Elf. Moins de journalistes, moins de badauds, une présidente du tribunal fraîchement saisie et manifestement peu au fait de ce dossier complexe et, surtout, deux grands absents laissent présager un procès beaucoup moins médiatique que le premier. Loïk Le Floch-Prigent, l’ancien PDG d’Elf Aquitaine, condamné à la peine maximale – cinq ans de prison – n’a même pas souhaité faire réviser son jugement. Libre, il vit reclus chez lui, malade et fatigué. André Tarallo, lui, devrait comparaître, mais son opération récente à la carotide l’empêche, pour le moment, de se rendre aux trois audiences hebdomadaires. Son nouvel avocat, Me Michel Jéol, a assuré qu’il ferait tout pour apparaître devant la cour avant le 8 décembre, date prévue de la fin du procès. « Il tient beaucoup à être jugé avant de mourir, ai-je envie de dire sans dramatiser. » Une défense qui n’a pas réellement convaincu les avocats d’Alfred Sirven, ancien directeur des affaires générales du groupe, ainsi que l’avocat général, qui considèrent tous que son absence nuira aux débats. Sa mauvaise santé rend de toute façon peu probable une nouvelle incarcération de l’énarque de 77 ans, qui n’aurait péché qu’à la fin de sa carrière chez Elf, comme l’a jugé Michel Desplan, le président du tribunal en première instance.

Alfred Sirven est donc le seul personnage du trio infernal à s’être présenté en chair et en os le 6 octobre. Aussi âgé que Tarallo, il semble en pleine forme et profite depuis le 13 mai de sa liberté surveillée dans sa maison de Deauville. Sans gendarmes à ses côtés, il plaisantait avec son truculent voisin, André Guelfi, 85 ans, cheveux blancs jetés en arrière et teint hâlé, au premier rang des prévenus. Pourtant, Sirven et Guelfi risquent tous deux une révision de leur peine, dont ils s’étaient satisfaits, mais que le procureur, lui, tenait à revoir… à la hausse. Parmi les autres prévenus : Fatima Belaïd, ex-femme de Le Floch ; Pierre Léthier, « l’espion » ; Nadhmi Auchi, le milliardaire irako-britannique ; ou encore Dieter Holzer, l’homme d’affaires allemand.

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