[Série] Le conflit autour du barrage de la Renaissance, une menace sous-estimée (4/4)
Vague migratoire, intervention militaire, chaos maritime… L’échec des dernières négociations entre l’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte autour du barrage de la Renaissance pourrait avoir des conséquences dramatiques pour la région, et pour le monde.
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Tamim Heikal
Président du Centre arabe d’études du droit et de la société
Publié le 1 mai 2021 Lecture : 6 minutes.
Le récent incident de l’Ever Given, ce navire qui a bloqué le Canal de Suez durant six jours et plongé le commerce mondial dans une crise passagère, a rappelé à la communauté internationale l’importance vitale du canal lui-même, mais aussi de la stabilité de l’Égypte et de la région qui l’entoure.
Venu lui-même constater la résolution de l’incident, le président al-Sissi en a profité pour évoquer la situation de tension qui persiste autour du barrage de la Renaissance, sur un ton extrêmement direct. « Il ne sera permis à personne, a-t-il martelé, de priver l’Égypte de la moindre goutte d’eau, et la moindre tentative en ce sens créerait dans la région une instabilité d’une ampleur que nul ne peut à ce jour imaginer ! »
Sécheresse et crise migratoire
Alors que cette interminable crise du barrage entre dans sa phase finale, seuls deux scénarios sont encore sur la table : soit l’Éthiopie entame la deuxième phase de remplissage en juillet, de manière unilatérale. Soit elle parvient à un accord avec l’Égypte et le Soudan, et le barrage se remplira sur une période plus longue – sept ans sans doute – ce qui évitera d’affecter de manière significative l’approvisionnement en eau de ces deux pays situés en aval.
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