Afrique du Nord : pour 2021, le FMI parie sur le Maroc et l’Égypte
Selon les prévisions du Fonds monétaire international, les pays nord-africains vont cette année connaître des fortunes extrêmement diverses. Grande morosité du côté de Tunis et d’Alger contre une nette reprise à Rabat et au Caire.
Les perspectives du Fonds monétaire international (FMI) présentées le 11 avril, par Jihad Azour, directeur du Département Moyen-Orient et Asie centrale, demeurent « extraordinairement incertaines » tant une franche reprise de l’activité économique, le regain du tourisme dépendent de « la course de vitesse entre les vaccins et le virus ». En Afrique du Nord, deux pays tirent leur épingle du jeu et deux autres sont à la peine, la situation chaotique de la Libye étant difficile à appréhender.
Soutien de la communauté internationale
L’Égypte est l’un des rares pays de la région et même d’Afrique à n’avoir pas basculé en récession en 2020 (+3,2 %). Elle devrait connaître une reprise lente en 2021 (+2,5 %), mais une accélération en 2022 (+5,7 %). Le tourisme a du mal à repartir, mais le puissant investissement public et le soutien de la communauté internationale y remédient.
Le Maroc a le taux d’inflation le plus bas de la région
Le Maroc a connu en 2020 deux chocs, la sécheresse qui a nui aux récoltes et au monde rural et l’épidémie qui a tari son tourisme. Ces chocs lui ont infligé une sévère récession (-7 %), qui sera rapidement surmontée en 2021 (+4,5 %) et en 2022 (+3,9 %).
En effet, le gouvernement marocain a pris des mesures pour protéger ses populations les plus vulnérables parmi lesquelles 5 millions de personnes ont bénéficié d’un transfert monétaire. La Banque centrale a piloté efficacement la monnaie et le taux de change du dirham, ce qui vaut au Maroc le taux d’inflation le plus bas de la région (moins de 1 %).
Tourisme et cours de l’or noir en berne
La Tunisie a été très pénalisée par son tourisme en berne et la chute de ses exportations vers l’Europe, son premier client, en 2020 (-8,8 %) et verra son activité redémarrer en 2021 (+3,8 %) et en 2022 (+2,4 %).
L’Algérie souffre de son manque de diversification
Le schéma est comparable pour l’Algérie: -6 % en 2020, +2,9 % en 2021 et +2,7 % en 2022. Ce sont les cours du pétrole qui y ont provoqué la récession, l’Algérie n’exportant pas grand-chose et n’accueillant guère de touristes. Faute de réformes et de diversification de son économie trop dépendante des hydrocarbures, elle semble abonnée à une croissance médiocre.
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