Covid oblige… L’aide au développement passe le cap des 160 milliards de dollars
En 2020, dopée par la lutte contre les effets de la crise liée à la pandémie de coronavirus, l’aide au développement a atteint selon l’OCDE son plus haut niveau jamais enregistré.
Selon les chiffres publiés le 13 avril par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’aide publique au développement consentie par les trente membres de son comité d’aide au développement (CAD) a atteint « en 2020 le niveau le plus élevé jamais enregistré » : 161,2 milliards de dollars, soit 3,5% de plus qu’en 2019 (158 milliards).
« Les données préliminaires montrent que les apports d’aide bilatérale fournis par les membres du CAD se sont élevés à 39 milliards de dollars, soit une hausse de 4,1% en termes réels par rapport à 2019 », note l’Organisation. La lutte contre la pandémie a provoqué cette hausse. En effet, les pays donateurs ont dépensé 12 milliards de dollars pour contrer ses effets délétères. Ce sont le Japon (2,9 milliards) et la France (2,2 milliards) qui y ont le plus contribué.
États-Unis, Royaume-Uni et Union européenne comme principaux donateurs
Les cinq premiers donateurs sont les États-Unis (35,5 milliards de dollars), l’Allemagne (28,5 milliards), le Royaume-Uni (18,6 milliards), le Japon (16,2 milliards) et la France (14,1 milliards).
Les cinq pays les plus « généreux », c’est-à-dire ceux qui donnent la plus grande proportion de leur revenu national brut sont la Suède (1,14 %), la Norvège (1,1 %), le Luxembourg (1 %), le Danemark et l’Allemagne (0,73 %).
Seul 1 % des 16 000 milliards de dollars investis contre le Covid a été mobilisé vers les PED
Les cinq pays qui ont le plus augmenté leur aide en 2020 sont la Hongrie (+35 %), la Suède (+17,1 %), l’Allemagne (+13,7 %), la France (+10,9 %) et la Suisse (+8,8 %).
Déployer un effort beaucoup plus massif
Tout en se félicitant de ces bons résultats, Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE, a appelé à un effort massif des pays riches pour éviter que les inégalités mondiales ne s’aggravent.
Cette crise est un véritable test pour le multilatéralisme et le concept même d’aide extérieure
« A l’échelle mondiale, les gouvernements ont mis en place des mesures de relance liées au Covid-19 équivalant à 16 000 milliards de dollars et nous n’avons mobilisé que 1 % de ce montant pour aider les pays en développement à faire face à une crise sans précédent pour les générations actuelles », a-t-il souligné.
« Cette crise est un véritable test pour le multilatéralisme et le concept même d’aide extérieure. Nous devons déployer un effort beaucoup plus massif pour aider les pays en développement en matière de distribution de vaccins, de services hospitaliers et pour soutenir le revenu et les moyens d’existence des populations des plus vulnérables, afin d’assurer une reprise véritablement mondiale », a conclu Angel Gurria.
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