En attendant le retour de L’Union européenne

Publié le 11 septembre 2006 Lecture : 2 minutes.

Que de chemin parcouru depuis 1993, lorsque l’Union européenne a décidé de suspendre ses programmes de développement au Togo pour « déficit démocratique ». De ce point de vue, la visite du président Faure Gnassingbé à Bruxelles, le 4 septembre, signifie que la ligne d’arrivée est sans doute toute proche. Les entretiens avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le commissaire européen au Développement, Louis Michel, ont permis au « fils » de révoquer ce qui restait du « père ». À la clé, une reprise de l’aide internationale. À ce jour, la coopération étrangère au Togo se réduit à la portion congrue. À peine 2 % d’un budget national étriqué sur lequel les dépenses de fonctionnement pèsent près de 60 %. « La suspension de l’aide est un frein au développement, explique un fonctionnaire international. Les deux seuls pays sous sanction européenne sont le Togo et le Zimbabwe. » Une décision de principe qui n’est pas sans conséquences. Le IXe Fonds européen de développement (FED, 2002-2006) dispose encore de 40 millions d’euros qui n’ont pas été décaissés. Le lancement du Xe FED (2007-2012) dépend de l’exécution du précédent.
La Banque mondiale finance bien quelques projets, mais elle a suspendu ses prêts en 2002 en raison du non-paiement d’arriérés qui s’élèvent à 65 millions d’euros. En cas de reprise de la coopération, Lomé pourrait bénéficier d’un crédit pour combler ce trou. Mais l’attitude des institutions de Bretton Woods reste subordonnée à la décision européenne. « Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale sont spectateurs. Tant que Bruxelles n’aura pas franchi un pas, ils resteront en retrait », analyse un ambassadeur en poste à Lomé.
Un signe favorable a été envoyé le 17 juillet avec une convention de financement de 15,8 millions d’euros en direction des zones rurales pour la dynamisation des filières agricoles. « Une étape fondamentale a été franchie sur la voie de la normalisation, mais il ne s’agit pas encore de la reprise pleine et entière de la coopération », précise toutefois Bruxelles. Sur les 22 engagements adoptés en avril 2004 qui ont véritablement marqué la relance des consultations, la plupart ont été tenus. Le dernier en date, « l’accord politique global » signé le 20 août dernier, constitue une réelle avancée. Il ne reste plus qu’à fixer « le calendrier et la date des élections législatives anticipées », précise Louis Michel. Ce rendez-vous est prévu pour 2007. Si l’échéance est respectée, Bruxelles s’engage à débloquer les crédits promis. Après la politique du bâton, les bailleurs semblent avoir opté pour celle de la carotte.

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