Assassinat de Sankara : la France remet un « dernier lot » de documents au Burkina

La France a remis samedi aux autorités burkinabè, lors d’une brève cérémonie à Ouagadougou, un « troisième et dernier lot » de documents français déclassifiés sur l’affaire Thomas Sankara, père de la Révolution burkinabè, assassiné lors d’un coup d’État en octobre 1987.

Thomas Sankara, en 1986. © Pascal Maitre/JA

Thomas Sankara, en 1986. © Pascal Maitre/JA

Publié le 17 avril 2021 Lecture : 2 minutes.

Ce « troisième et dernier lot », constitué de « trois enveloppes scellées » arrivées « fin février » à Ouagadougou, contient des « documents produits par les administrations françaises sous le régime de Sankara, pendant et après son assassinat » a indiqué l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade.

Il concerne essentiellement les archives du ministère français de l’Intérieur, en lien avec cet assassinat, a-t-il précisé.

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En octobre, puis décembre 2018, la France avait déjà transmis à la justice burkinabè deux premiers lots de documents, concrétisant une promesse du président Emmanuel Macron qui avait annoncé, en 2017 à Ouagadougou, la déclassification de tous les documents français concernant l’assassinat de Thomas Sankara, président du Conseil national de la Révolution (CNR) qui a dirigé le Burkina Faso jusqu’en 1987.

Ces deux premiers lots d’une centaine de documents, comportaient « des productions issues à la fois des administrations centrales et des postes (diplomatiques, ndlr), pour l’essentiel à Ouagadougou, Abidjan, Lomé, Dakar et Alger » et « des notes d’analyses, des notes de renseignements ou des documents locaux », dont une partie était classifiée en France, a précisé Luc Hallade.

« Ces documents, y compris le travail qui a été fait par le juge d’instruction du tribunal militaire du Burkina Faso, vont nous éclairer sur cette affaire », a déclaré le ministre délégué burkinabè en charge de l’Intégration africaine, Maxime Koné.

Dossier judiciaire

Le dossier judiciaire de l’assassinat de Sankara a été renvoyé mardi devant le tribunal militaire de Ouagadougou par la juridiction de l’instruction, après confirmation des charges contre les principaux accusés, dont l’ancien président Blaise Compaoré porté au pouvoir par le coup d’État de 1987, poursuivi pour « complicité d’assassinats » et « d’attentat à la sûreté de l’État ».

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Parmi les accusés figurent également le général Gilbert Diendéré, l’un des principaux chefs de l’armée lors du putsch de 1987, devenu ensuite chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré, ainsi que des soldats de l’ex-garde présidentielle.

Le général Diendéré purge au Burkina Faso une peine de 20 ans de prison pour une tentative de coup d’État en 2015.

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Arrivé au pouvoir par un coup d’État en 1983, le président Sankara a été tué par un commando le 15 octobre 1987 à 37 ans.

La mort de Sankara, devenue une figure panafricaine et surnommé le « Che Africain », était un sujet tabou pendant les 27 ans de pouvoir de Blaise Compaoré, lui-même renversé par une insurrection populaire en 2014.

L’affaire a été relancée, après la chute de Blaise Compaoré, par le régime de transition.

Un mandat d’arrêt a été émis par la justice burkinabé en mars 2016 contre l’ancien président, exilé en Côte d’Ivoire, pays dont il a obtenu la nationalité et d’où il ne peut donc être extradé.

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